En l'absence de signe d'apaisement, les avocats seront en grève dès aujourd'hui, pour trois jours. Ils ont décidé de boycotter l'ensemble des audiences durant ces trois jours de grève et observer un sit-in entre 10 et 11 heures à la cour d'Alger (Hussein Dey). C'est ce qu'a été confirmé hier par un membre du bâtonnat d'Alger, Maître Bouninèche, en soulignant que des membres du conseil du barreau d'Alger seront dispatchés à travers l'ensemble des tribunaux pour gérer la grève. Le but étant d'empêcher la tenue des audiences, selon ses déclarations. Les avocats contestent depuis plusieurs mois un projet de loi régissant leur profession. Ils estiment que ce projet de loi a été conçu pour museler les libertés et les droits de la défense. Dernièrement, les participants à l'assemblée générale de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNBA) avaient adopté à l'issue de leurs travaux plusieurs recommandations dont la principale s'est articulée autour de «l'amendement du projet de loi, portant sur l'organisation de la profession d'avocat». Certains réclamaient le retrait pur et simple du projet et d'autres l'amendement des articles à forte controverse, notamment les articles 09 et 24, qui traitent des incidents d'audiences. En fin de compte, c'est la deuxième option, jugée plus «modérée», qui a été retenue par les participants. Pour les bâtonniers, les amendements suggérés relèvent du souci de se conformer aux dispositions de la Constitution et des conventions internationales, paraphées par l'Algérie et d'être au diapason des réformes préconisées par le président de la République. L'UNBA avait décidé d'opter pour trois jours de protestation et de geler toute l'activité des avocats inhérente à l'assistance judiciaire dans les tribunaux.