La dégradation de l'Environne ment et du cadre de vie ne concerne pas seulement la ville de Boumerdès, qui bon an mal an, reçoit durant la saison estivale entre 9 et 10 millions d'estivants, mais touche pratiquement toutes les communes de la wilaya. La gangrène n'a même pas épargné les villages les plus reculés, jadis lieux paisibles. Cette situation a incité le wali a haussé le ton, faisant de ce dossier l'une de ses priorités. Ainsi pour faire face au déficit concernant surtout la collecte des ordures ménagères où certaines localités utilisent encore des tracteurs ou des camions vétustes, la commune de Bordj Menaïel vient de bénéficier d'un premier quota. Cette dotation, selon les élus locaux, permettra à coup sûr de faire face à une collecte record, elle serait selon un cadre de la direction de l'Environnement de 0,7 kg de déchets par habitant et par jour ; ce qui place le Bordjien au même niveau que celui de la capitale ; peu réjouissant comme record ! Cette situation a rendu les quartiers de la ville plus proche d'une décharge que de leurs lieux d'habitation. Un tour à la cité Tahrir (rien à voir avec la place égyptienne) et vous aurez un aperçu vivant de ce qu'endurent les Menailis, depuis le mois de juillet dernier et ceci suite au conflit opposant l'APC à un groupe de citoyens du village de Tizi N'ali N'Sliman situé à 6 km au sud de la commune et lieu de la décharge publique qui existe pourtant depuis plus de 40 ans, selon le maire. Le bras de fer semble perdurer et au siège de l'assemble les élus s'interrogent sur les dessous de cette montée au créneau des habitants et ce, après plus de 40 ans d'existence de cette décharge. La même situation est vécue, depuis deux mois déjà, par la localité de Taourga, à l'est de la wilaya. Là aussi les élus communaux dénoncent la manipulation dont certains siégeant à l'assemblée, ne sont pas étrangers à cette sortie des riverains de la décharge qui existe pourtant depuis des lustres, nous dit-on. Une autre commune qui subit les affres de l'incivisme est celle de Souk El Had. Là également, la décharge sonne aux portes de la ville et les ordures ménagères et autres ont d'ailleurs carrément obstrué l'entrée du stade communal, pénalisant des centaines de personnes qui se retrouvent sans leur sport favori. Ainsi l'incivisme des citoyens conjugué au laisser-aller des autorités ont plongé une wilaya côtière jouissant d'une nature généreuse, dans une piètre et désolante situation.