L'exaspération est à son comble chez les administrés qui, chaque jour ouvrable, se heurtent à des bureaux vidés de leur personnel sinon ouverts aux quatre vents durant toute la journée. Des administrés désemparés et éberlués qui font la queue leu leu dans les couloirs, dans l'attente de l'arrivée du messie qui n'est autre que le petit commis de l'Etat qui ne pointera du nez sur les lieux de son travail que très tard. L'absentéisme demeure sans conteste le seul sujet de discussion qui revient à longueur de journée sur toutes les lèvres des citoyens de la ville. Il existe encore, fort heureusement, dans certaines structures et offices publics, telles la Sonelgaz, la D.T.P, la D.M.I, l'OPGI, la DJS et enfin la protection civile, un personnel administratif et des agents très pointilleux et très rigoureux quant il s'agit du respect des horaires de travail. Ces derniers font de la chose publique l'une de leur vertu cardinale, mais dire que toutes les structures publiques fonctionnent telle une horloge suisse, c'est verser dans l'exagération et aller vite en besogne, puisque tout ne baigne pas dans l'huile. En effet, il nous a été donné de constater de visu, en ce début de cette semaine, que pas moins de cinq directions de wilaya ressemblent à de véritables auberges espagnoles et nul ne peut faire la différence entre un agent et un administré dans les couloirs qui grouillent de monde. Le tableau est peu idyllique, que l'on en juge : des bureaux fermés à double tour, un personnel livré à lui-même, tout en ne respectant nullement les heures d'entrée et de sortie des bureaux et enfin des citoyens qui se mordent le doigt et dont la patience est mise à rude épreuve. En dépit des mesures prises par certains responsables et directeurs de structures étatiques, relatives à l'émargement du personnel dès l'ouverture des bureaux, il existe hélas des fonctionnaires grassement rémunérés qui font fi des notes de la hiérarchie en matière de respect des horaires. Le seul prétexte avancé semble être pour certains « en mission » pour justifier l'absence prolongée de l'agent. N'a-t-on pas croisé à longueur d'année sur notre chemin des agents administratifs, des deux sexes naturellement, ne rejoindre leurs bureaux respectifs qu'à une heure tardive au moment où des centaines d'administrés font le pied de grue, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, devant des guichets fermés depuis le lever du jour. La situation est encore moins reluisante dans le reste des 21 communes de la wilaya où, nous dit-on, le citoyen doit s'armer de patience et faire le dos rond pour la délivrance d'une pièce administrative, et pour cause, l'agent de service réside à plusieurs dizaines de kilomètres de son lieu de travail et à savoir s'il arrivera par le premier bus de transport de voyageurs, si ce n'est pas les crues fréquentes des oueds qui empêcheront ce bus d'arriver à bon port et le fonctionnaire qui, tout compte fait, s'assurera un double week-end bien offert gracieusement par dame météo.