La chambre pénale près la cour d'Oran a demandé, avant-hier, «un complément d'enquête» dans l'affaire de Abdelkrim Siaghi, un jeune de 29 ans, de confession chrétienne (protestant), accusé d'«offense au Prophète». Le mis en cause qui a été, pour rappel, condamné en première instance, en juin dernier, à une peine de cinq ans de prison ferme, assortie d'une amende de 200.000 dinars, est jugé en appel dans un procès ouvert le 17 novembre dernier par la chambre d'appel près la cour d'Oran. Un procès marqué par l'absence, pour la deuxième fois, du témoin clé de cette affaire, un voisin de l'accusé, celui-là même dont le témoignage auprès des services de sécurité a permis à la machine judiciaire d'être mise en branle. En avril dernier, ce témoin avait, en effet, dénoncé pour prosélytisme, Abdelkrim Siaghi, ce protestant converti depuis 2006, l'accusant de lui avoir offert un DVD et d'avoir blasphémé le Prophète Mohammed (QSSSL). Lors du procès en appel, le mis en cause a rejeté de nouveau l'accusation d'«offense au prophète» en admettant sa confession chrétienne. Ces avocats, et en l'absence du témoin clé, ont qualifié le dossier de «vide» et ont demandé la relaxe pure et simple de leur mandant. A noter enfin que le jugement et la condamnation de Abdelkrim Siaghi suscite un véritable élan de solidarité de la part des militants des droits de l'homme en Algérie. Un collectif de soutien composé de sympathisants d'Oran, mais aussi d'Alger, s'est même constitué pour défendre ce jeune chrétien converti, estimant que ses droits sont reconnus par la Constitution qui garantit la liberté de culte.