C'est à partir de Laghouat que le président de la république déclarera, mercredi prochain, l'année universitaire 2011-2012 ouverte. Prévu à la mi-novembre dernier, le déplacement de Bouteflika à Laghouat ne se fera donc qu'après-demain mercredi, pour procéder à l'annonce solennelle de l'ouverture de l'année universitaire. Pour rappel, en novembre de l'année dernière, Bouteflika avait choisi Ouargla pour faire savoir qu'il prenait en charge les doléances du corps universitaire, notamment celles salariales. Il avait donc fait annoncer, par le recteur de l'université de la wilaya, sa décision d'augmenter les salaires des enseignants universitaires de près de plus de 50%. «Ces augmentations ont permis aux corps universitaires de percevoir des salaires qui sont passés du simple au double», tient à souligner un recteur. Cette tradition de l'ouverture solennelle de l'année universitaire, qui, dit-on au niveau du Premier ministère, a été instaurée par le président de la république lui-même, devait concerner cette année une wilaya du Centre du pays mais « les choses n'avancent pas au rythme qu'il faut, aucune infrastructure universitaire n'a été achevée, ni à Médéa, ni à Tizi-Ouzou, ni à Alger...» Reste que Laghouat est considérée par les autorités du pays comme une wilaya faisant partie du Centre du pays, même si elle se situe aux portes du Sud. «Laghouat fait partie de la Conférence régionale des établissements universitaires du centre», précise-t-on du côté du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L'on note, en outre, que beaucoup d'enseignants du Nord s'y sont établis et ce, depuis de longues années «en raison, en premier, des problèmes sécuritaires, mais aussi parce qu'ils ont été encouragés par le bénéfice d'une indemnité de zone conséquente, de 50% du salaire». L'université de Laghouat a par ailleurs enregistré, ajoute-t-on, «d'importantes avancées technologiques, notamment dans le domaine électrique et de la chimie parce qu'elle est conventionnée avec des universités européennes, entre autres françaises, de renom». En plus d'un certain nombre d'infrastructures pédagogiques et universitaires à inaugurer - on parle de cinq points à visiter, le chef de l'Etat procédera aussi à l'inauguration de «beaucoup d'autres infrastructures relevant, entre autres, des secteurs des travaux publics, de la santé et du transport». Ce sont une dizaine de ministres qui seront présents à son arrivée mercredi matin à Laghouat puisque eux y auront fait le déplacement la veille, c'est-à-dire mardi. Le président fera probablement quelques pas au centre de la ville pour saluer la foule laghouatie. Il n'est pas évident que le président fera l'effort d'annoncer des nouveautés politiques à partir de Laghouat lorsqu'il prononcera son discours qui, dit-on d'ores et déjà, sera d'à peine dix minutes. L'on rappelle à cet effet que «depuis qu'il a décidé de ne plus tenir le même rythme d'activités qu'il avait adopté au début de son arrivée à la tête de l'Etat, il ménage et son temps et ses efforts». Ce sont en évidence ses problèmes de santé qui l'y ont obligé. «Mais pas seulement», disent des sources proches de la présidence de la république. «Bouteflika n'a plus cette envie, qu'il avait pourtant très forte à son arrivée, de rester au pouvoir ou de convaincre de quoi que ce soit publiquement», tentent-elles encore d'expliquer. On ajoute même que, «depuis quelques mois, il doit certainement penser à partir». Il l'aurait même exprimé «il y a trois mois». L'on prétend que «si les voix qui réclament des élections anticipées se font plus fortes et plus insistantes, il est attendu qu'il prenne la décision qu'il faut pour les satisfaire même s'il ne reste plus que quelques mois à ces élections». On n'en saura pas plus pour l'instant sur ce qui pourrait être pris comme décisions en plus haut lieu. Les choses sérieuses se passent donc ailleurs et ne risquent pas d'être dévoilées à Laghouat. L'on s'attend, comme de tradition, que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales anime, aux côtés du wali de la région, une conférence de presse pour qualifier et quantifier les réalisations socioéconomiques et les budgets qui leur ont été alloués avec en sus les rallonges financières que le président aura décidé. Dahou Ould Kablia laissera peut-être transparaître une petite lumière - et encore ! - sur le pourquoi du choix par le gouvernement de contenus de textes de lois qui n'agréent nullement ni les partis politiques ni les observateurs.