Après de très longues vacances, les 32 000 étudiants et les 800 enseignants de l'université de Mostaganem ont été conviés à reprendre le chemin des amphis. C'est lors d'une cérémonie solennelle, coprésidée par le wali et le recteur de l'université, que le professeur Miliani aura l'insigne honneur de signer le cours inaugural. Au cours d'une courte intervention, le Pr. Seddiki, recteur de l'université, fera essentiellement appel à l'ensemble de la communauté en vue de redoubler d'efforts afin de remettre la formation sur une nouvelle trajectoire à même d'assurer à nos étudiants une formation de qualité. Il invitera le corps enseignant à prendre toutes les initiatives afin que cet objectif d'une formation de qualité ne soit plus un vœu pieux. Après l'annonce solennelle de l'ouverture de l'année universitaire par Mlle Zerhouni, wali de Mostaganem, ce fut au tour du professeur Hadj Miliani de parler, avec gravité, d'éthique et de déontologie universitaires au regard de l'idéal démocratique. Dans un langage élaboré, le conférencier parviendra à captiver une grande partie de l'assistance où l'on notait la présence remarquée de plusieurs éminents universitaires venus spécialement d'Oran – pour nombre d'entre eux, pour la première fois – partager avec leurs collègues de Mostaganem cet instant solennel qui marque le début officiel des enseignements. La cérémonie sera ponctuée par une collation offerte dans les espaces somptueux qui bordent le nouvel auditorium du campus de « Kharrouba ». Un espace qui pourrait servir à l'accueil de manifestations scientifiques de très haut niveau, pour peu que les universitaires s'impliquent dans une dynamique que le nouveau recteur ne cesse de réclamer à ses partenaires. Un appel qui n'aura pas échappé au professeur Miliani qui soulignera fort judicieusement que c'est à l'espace universitaire qu'est dévolue « la mission de transmettre les savoirs scientifiques aux élites » ; ajoutant qu'il est « le creuset de la construction du projet démocratique de la société de demain ». Il parlera également de la nécessité d'une « mobilisation des ressources humaines et des compétences scientifiques » en vue d'atteindre cet objectif, appelant à l'élaboration « d'une charte commune fondée sur une éthique raisonnée et des règles déontologiques partagées mais également respectées ». Reprenant à son compte René Char – qui soutenait qu'on « ne se bat bien que pour les causes qu'on modèle soi-même et avec lesquelles on se brûle en s'identifiant » – le conférencier appellera ses collègues à innover en toutes circonstances et surtout à résister à la routine qui guette.