La FNTR réitère sa revendication liée à la revalorisation allant de 15 à 40% des retraites avec effet dégressif. C'est ce qu'a affirmé, hier, Ahmed Kadiri, secrétaire national de cette fédération affiliée à l'UGTA. «De telles revalorisations de 15 à 40% ne sont, en fait, qu'un rattrapage», estime ce syndicaliste. A la question de savoir quelle sera l'attitude de la FNTR si le gouvernement opte pour une augmentation de 25%, M. Kadiri, qui s'exprimait sur la radio chaîne 3, a eu cette réponse : «On ne va pas les refuser, mais on continuera à défendre notre revendication». Le responsable de la FNTR affirme également que sa fédération réclame l'abrogation de l'article 04 de la loi 93.03 qui modifie l'article 16 de la loi 83-12 et le retour au droit acquis figurant dans l'article 16 qui fixe la pension minimum à 100% du SNMG au lieu et place de 75%. «Deux révisions successives de la loi 83-12 ont diminué le seuil minimum de la retraite à 75% du SNMG alors qu'il était de 100 %, déplore-t-il. Il décrie aussi «le gel, depuis plusieurs années, de l'indemnité de la femme à charge». «Ces dispositions d'austérité, critique-t-il, avaient été prises sous la dictée du FMI dans les années 90». M. Kadiri demande aussi l'actualisation des anciennes pensions octroyées entre 1984 et 1996. «La loi sur les retraites n'est pas appliquée, notamment dans son article 43 qui prévoit l'actualisation du point indiciaire des pensions attribuées depuis 84 à ce jour», dit-il. «L'échelle des valeurs et du mérite n'est pas respectée», déplore l'invité de la radio. «Sur les 2.2 millions de pensions de retraites, 2 millions d'ente elles n'ont pas été actualisées», dit-il et d'avancer quelques chiffres : «Il n'y a que 88.000 pensions qui dépassent 50.000 dinars par mois. 600.000 pensions sont à moins du SNMG (15.000 dinars). 910.000 pensions de réversion des ayants droit sont à moins de 10.000 dinars». La caisse compte 626.627 personnes percevant une retraite normale, 2.036 bénéficiaires d'une retraite anticipée, 293.859 autres d'une retraite proportionnelle, 152.481 affiliés ont une retraite sans conditions d'âge et 839.222 ayants droit ont une pension de réversion. La direction de la CNR affirme que «les dépenses atteignent 290 milliards annuellement pour assurer le paiement des pensions au profit des retraités, soit l'équivalent des recettes actuelles de la caisse». Mais M. Kadiri affirme que la caisse n'est pas déficitaire. «A chaque début de l'exercice, on vote un budget déficitaire. Mais à la fin du même exercice, on se retrouve avec un excédent budgétaire, car, entre-temps, des investissements prévus ne sont pas réalisés», explique-t-il. Ce responsable syndical évoque un autre volet : «Le gouvernement avait créé, durant les années 90, les procédures de départ à la retraite avant l'âge, proportionnelle, etc., modes qui ont coûté à la CNR plus de 500 milliards de dinars sur lesquels le Trésor public ne lui a pas remboursé un seul centime», dit-il. «Si l'Etat rembourse ce montant à la CNR, cette caisse sera très à l'aise financièrement». Pour M. Kadiri, «les récentes augmentations des salaires atteignant en moyenne 60% et les rappels sur 3 ans effectués impliquent un versement d'une masse de cotisation importante à la CNR», dit-il, comme pour montrer que cette caisse se porte bien financièrement. La FNTR réclame aussi une exonération de l'IRG pour les pensions de moins de 40.000 dinars. Le gouvernement a relevé de 15.000 à 20.000 dinars le seuil d'exonération de l'IRG pour les retraites. La loi de finances a aussi prévu un abattement sur l'IRG pour les pensions de moins de 40.000 dinars. Tayeb Louh a réitéré, la semaine dernière, la promesse d'une augmentation prochaine des pensions de retraite dès la tenue du Conseil des ministres prévu à ce sujet. «Le gouvernement examine la mesure exceptionnelle visant à revaloriser les pensions de retraite», a déclaré M. Louh. L'examen porte sur le dossier «des petites pensions dans ses volets liés aux taux et aux modalités de financement», a affirmé le ministre, qui a précisé que cette valorisation «sera prise en charge par le budget de l'Etat». Un des trois groupes de travail, qui ont été installés en application des décisions de la dernière tripartite, a pour mission de proposer des solutions pour améliorer les ressources financières visant à assurer des recettes supplémentaires à la CNR. En dehors des valorisations annuelles, les deux dernières revalorisations des pensions de retraites sont intervenues en 2006 et 2009. La dernière revalorisation annuelle des pensions a été fixée à 10% en mai dernier. M. Kadiri salue «la décision prise récemment par le président de la République de créer un fonds de réserve des retraites». Ce fonds, qui est alimenté par 3% de la fiscalité pétrolière, dispose actuellement de 146 milliards de dinars. Le gouvernement a aussi pris des mesures pour améliorer le financement de la CNAS. Deux taxes ont été, entre autres, instaurées pour être injectées dans le compte de la CNR : l'une sur le tabac et une autre fixée à 5% sur les bénéfices sur l'importation des médicaments.