Le bras de fer opposant le personnel enseignant du lycée Mustapha Heddam (ex-Les Castors) au proviseur tend vers le pourrissement. Le personnel enseignant vient en effet de décider d'entamer, à partir d'aujourd'hui, une grève illimitée jusqu'à la «suspension du proviseur pour faute grave de 4ème degré», a-t-on appris, hier, auprès des représentants syndicalistes des concernés. Les enseignants de cet établissement secondaire ont déjà observé, la semaine dernière, une grève de deux jours pour dénoncer, selon leurs propos, la «falsification d'une pétition de soutien pour le maintien de l'actuel directeur de cet établissement secondaire dans son poste». Ils accusent le proviseur d'avoir falsifié trente-six (36) signatures sur 50 du personnel enseignant. «Il s'agit d'une grave affaire de faux en écriture et usage de faux. Les enseignants ont été stupéfiés en voyant leurs signatures sur cette pétition de soutien qui a été remise par le directeur à la commission d'enquête ministérielle, qui s'est déplacée dans notre lycée le 4 janvier écoulé. Nous avons averti l'académie sur cette grave affaire, mais rien n'a été fait à ce jour contre le concerné. Le 23 janvier, nous avons déposé un préavis de grève de deux jours à l'académie. Nous allons observer un débrayage pour les journées de mardi et mercredi pour exiger l'application de l'article 163 de l'ordonnance 06/03 relative au statut général de la fonction publique (classification des fautes et des sanctions)», avait déclaré M. Rabhi, représentant des concernés et également chargé de la communication du SNAPEST dans la wilaya d'Oran. Et de préciser: «Le directeur a été déjà traduit l'année passée devant le conseil de discipline pour faute professionnelle grave de 4ème degré, mais rien n'a été entrepris par l'administration pour au moins le suspendre à titre conservateur. Il avait été accusé par le personnel enseignant d'aménagements des infrastructures sans consultation de l'académie et de harcèlement moral contre les professeurs». Le personnel enseignant avait déjà observé une grève en février dernier pour exiger le départ du directeur et l'envoi d'une commission ministérielle pour enquêter sur les «dépassements dans la gestion de cet établissement secondaire». La commission dépêchée par le ministère de tutelle a effectivement constaté plusieurs dépassements. Elle avait décidé de traduire le premier responsable du lycée devant le conseil de discipline. «Nous voulons que toute la lumière soit faite pour l'intérêt public», signale le même syndicaliste. Ce scandale pourrait atterrir prochainement devant les tribunaux si les accusations de fausse écriture et usage de faux se confirment.