Le point de presse donné hier par l'humoriste et comédien Smaïn a jeté la lumière sur le personnage et acteur humoriste originaire de Constantine, parti sous d'autres cieux et revenu le cœur gros à la rencontre du public de cette ville où il a vu le jour et ce, à la faveur d'un spectacle qu'il devait donner dans la soirée d'hier au théâtre régional. Spectacle intitulé " Smaïn se livre tel qu'il est ", présenté en ouverture du troisième festival du conte et du récit organisé par l'association " Kan Ya Makan ", et qui se déroulera jusqu'au 16 avril courant. Dans sa conférence de presse animée aux côtés du maire adjoint de Grenoble et président de l'association Coup de Soleil d'amitié franco-algérienne Georges Morin, Smaïn se définit comme comique qui ne " courbe pas l'échine " et dont la mission consiste à réunir et unir tout le monde par le rire. " C'est ce que j'ai fait toute ma vie ", a-t-il dit. A une question d'un journaliste sur l'affaire Merah et l'éventualité que cela soit là un scénario bien fait, qui tombe à pic pour la campagne électorale en France ? " Je ne peux me permettre d'apporter une réponse tranchée, mais ce que je peux dire, c'est qu'elle est mal tombée. Elle arrange certains et pas d'autres ", dira-t-il. L'autre question " est-ce que la venue de Smaïn à Constantine a un rapport avec le 50ème anniversaire de l'indépendance? ", a permis à l'acteur humoriste hôte de la ville des ponts d'aborder encore la question de l'histoire. Il répètera qu'il refuse de la porter sur le dos, soulignant que mon rôle c'est de faire rire et de désarmer les autres par là même. " Pourquoi cette guerre d'Algérie, pourquoi Enrico Macias, les accords d'Evian, etc., c'est de l'histoire qu'il faut laisser aux historiens, cependant ce que je peux dire c'est que je suis un enfant de ces deux peuples, situés de part et d'autre de la Méditerranée. L'Algérie est ma chair et la France le pays qui m'a ouvert les bras et adopté, je les aime tous les deux. N'ayant pas le courage de l'homme politique, je considère que mon combat à moi c'est de faire rire et de rapprocher les gens et à plus forte raison ceux dont je suis le plus près ". Pour Smaïn, il faut regarder vers l'avenir et privilégier l'échange fructueux ainsi que la compréhension et le dialogue. Pour sa part, Georges Morin, natif lui aussi de Constantine, dira que ce serait tout à l'honneur de l'Etat français de faire repentence et de reconnaître que son système colonial en Algérie était indigne.