Les fonctionnaires et travailleurs de l'action sociale (ministère de la Solidarité nationale) sont entrés en grève, depuis hier, pour réclamer notamment le règlement de leurs salaires, l'amendement de leur statut et du régime indemnitaire. Le taux de suivi national est estimé par le secrétaire général de la fédération des travailleurs de l'action sociale, Farid Bouguerra, à 80%. Dans certaines wilayas, le taux de suivi dépasse les 90%, a-t-il précisé et ce, ajoute-t-il, malgré de nombreuses menaces et entraves. Rencontré au bureau du Snapap à Bab Ezzouar, le SG de la fédération a dénoncé ce qu'il qualifie de «fuite en avant» des services du ministère de la Solidarité nationale. En effet, a déclaré Farid Bouguerra, au moment où les syndicalistes s'attendaient à être reçus par le ministre de la Solidarité, c'est une délégation de l'Ugta qui a été conviée au ministère alors qu'elle n'est pas partie prenante de l'action engagée. «Le ministère ne veut pas reconnaître notre syndicat en faisant fi de la Constitution qui consacre notre droit à constituer des syndicats autonomes». Le secrétaire général de cette fédération, affiliée au Snapap, a fait état, hier, de menaces de sanctions de la part de certains directeurs de wilaya à l'encontre des grévistes. «Malgré moult doléances, on nous refuse de voir le ministre car ils ont peur de la vérité», a indiqué Farid Bouguerra, qui lancera un appel au président de la République pour qu'il se penche sur leurs problèmes. Dans la wilaya d'Oran, 350 agents des services sociaux, exerçant au niveau de 6 établissements sous l'égide de la direction de l'action sociale, ont répondu à l'appel de la grève, apprend-on de source syndicale. L'école des non-voyants de Akid Abbès (Bouisville), les deux centres médico-pédagogiques d'Oran et Misserghine et Diar Erahma ont été touchés par cette protestation. Notre source rappelle que les revendications du personnel gréviste sont liées aux salaires impayés, la révision du régime indemnitaire, le versement du reste des rappels engendrés par le régime indemnitaire des corps communs et des corps techniques, la titularisation des personnels vacataires ainsi que l'activité syndicale interdite jusqu'à maintenant par certains chefs d'établissements du secteur. Une réunion devrait avoir lieu aujourd'hui pour décider des suites à donner par la fédération. A noter que la grève de deux jours observée, hier et aujourd'hui, intervient après un premier sit-in observé par les syndicalistes de la fédération devant le ministère de la Solidarité nationale. Certains travailleurs et autres fonctionnaires de l'action sociale n'ont pas touché leurs salaires depuis six mois, avait déclaré, dans une conférence de presse, le SG de la fédération, Farid Bouguerra.