Un hommage grandiose a été rendu samedi à la Maison de la Culture «Teffah» à El Hadj Mohamed Meghraoui, l'un des derniers compagnons vivants du chantre de la chanson patriotique, le chahid Ali Maâchi. En effet, organisé à l'initiative du directeur de l'Office des établissements des jeunes (ODEJ), M. Benameur Mourad, et d'une pléiade de mécènes locaux, l'hommage rendu à cette véritable icône de la ville de Tiaret, a attiré du beau monde, au point que la salle s'est révélée trop exigüe, mais aussi et surtout chargée d'une grosse dose d'émotion. Aux cotés du talentueux accordéoniste de la célèbre troupe «Safir Ettareb» aujourd'hui âgé de 85 ans, les nostalgiques de «Tiaret la lionne» pouvait revoir les beaux visages de Turki AEK, Ferhat Chaouch, Med Chalef, Bouchama Khaled, Zakkour Norredine et autre Mihoubi Khaled. Animé par Khaled Bouhaï, animateur à la radio locale, le vibrant hommage a été l'occasion pour Amar Belkhodja de présenter une biographie de Si El Hadj Meghraoui Med, riche comme une encyclopédie. Né le 12 avril 1927, El Hadj Meghraoui Med fréquente la Medersa de Tiaret dès 1940, avant de s'engager aux cotés de Ali Maâchi, son camarade d'école et complice de tous les instants. Eveillé à la cause algérienne à un âge très jeune, il se retrouvé membre de la célèbre troupe Safir Ettareb, où il joue de l'accordéon et accessoirement de la clarinette. Un certificat d'études primaires en poche, il est le premier secrétaire de mairie de toute la région de Tiaret, avant de gravir rapidement les échelons pour devenir secrétaire général de la mairie de Tiaret, puis responsable de la fonction publique de la wilaya de Tiaret jusqu'à sa retraite en 1990. En parallèle, il passera une longue période de sa vie au service de l'école du nationalisme, en étant l'un des doyens des Scouts Musulmans Algériens. Administrateur au mérite connu et reconnu de tous, il contribuera à la formation de plusieurs générations de Tiarétiens. Aux côtés de ses deux frères, feu Djebbar Larbi et Touhami, il boucle ses fins de mois difficiles en tant qu'opérateur technique de cinéma à Tiaret. Très affecté par la mort tragique de son compagnon Ali Maâchi en 1958, puis la tombée au champ d'honneur de son frère Touhami, El Hadj Med Meghraoui tombe dans les griffes de la soldatesque coloniale et se retrouve incarcéré pendant deux mois. A «l'âge d'or» de 85 ans, Si Mohamed, comme aiment à l'appeler les Tiarétiens, a été gratifié d'un «bon anniversaire» samedi, entouré de sa femme, ses enfants, ses amis et un public aussi nombreux que ravi. Le véritable clou du bel hommage rendu à un monument de l'antique Tihert a été quand celui-ci, affaibli par l'âge et la maladie, a bien voulu jouer de l'accordéon, sous les yeux émerveillés de la très nombreuse assistance, venue honorer un homme combattant des bonnes causes, mais aussi fervent supporte de la JSM Tiaret. A tes cent ans Ammi Mohamed Incha'Allah.