A l'évidence, l'Etablissement public de santé de proximité d'El-Khroub se trouve aujourd'hui pris en étau entre les deux syndicats qui y sont implantés, en l'occurrence l'UGTA et le SNAPAP. En effet, les deux organisations syndicales avancent, chacune de son côté, des revendications qu'elles adressent à la direction de l'établissement en fixant un délai pour leur satisfaction sous peine de déclenchement d'arrêts de travail. D'un côté, le SNAPAP a organisé dimanche dernier, à l'intérieur de l'EPSP, un sit-in de protestation qui a duré 2 heures en réunissant une soixantaine de travailleurs, et ce afin de revendiquer la satisfaction de quatre revendications essentielles: sa reconnaissance en tant que partenaire social légal et l'ouverture d'un dialogue avec ses représentants, l'annulation de toutes les sanctions administratives qui les ont frappés, la cessation des poursuites administratives contre les membres de la section syndicale et enfin que le directeur de cette structure sanitaire observe une stricte neutralité et respecte le choix d'affiliation syndicale des travailleurs. «Le bureau syndical du SNAPAP accorde à la direction un délai de 10 jours pour répondre à ces revendications. Le cas échéant, la section syndicale se réserve le droit d'utiliser toutes les formes légales pour préserver ses droits constitutionnels», conclut le document dont nous détenons une copie. De l'autre côté, et dans le même temps, la section syndicale UGTA de l'EPSP a rédigé à son tour un communiqué qu'elle a adressé notamment au ministre de la Santé, au wali et aux autorités locales d'El-Khroub. Dans ce document, dont nous détenons également une copie, les représentants de l'UGTA récusent la légalité de la section syndicale SNAPAP de l'établissement qui, selon la déclaration du responsable à l'organique, M. Ati, «est illégale puisque sa constitution n'est pas conforme aux textes réglementaires, en ce sens que celle-ci n'a pas atteint le quorum sur les 20% de représentativité parmi le collectif des travailleurs de l'établissement». De ce fait, la section syndicale de l'UGTA a mis en garde «contre les conséquences dangereuses de cette situation en faisant porter l'entière responsabilité à ceux qui sont derrière cette situation, ajoutant que l'EPSP ne doit en aucun cas servir de tribune pour prêcher la haine, la désunion et l'intolérance». A noter que nos tentatives d'entrer en contact avec le directeur de l'EPSP ont été vaines, ce dernier étant absent toute la journée, nous a-t-on indiqué au niveau de l'établissement.