Les établissements publics de santé de proximité (EPSP) de la wilaya de Tamanrasset sont paralysés depuis mardi dernier, suite à une grève illimitée lancée par les sections syndicales de l'Union générale des travailleurs algériens de la wilaya, en guise de protestation contre les dépassements et outrages dont nombre de travailleurs et syndicalistes ont été victimes. Dans un mécontentement perceptible, les protestataires ont dénoncé vivement le comportement de certains responsables qui voient dans l'activité syndicale une source de problèmes au sein de leur organisme, à l'exemple de ce qui s'est passé dernièrement à l'EPSP de Sersouf entre la directrice et le secrétaire de la section syndicale du même établissement qui active sous le sceau de l'UGTA. Ce dernier a tiré à boulets rouges et jeté l'opprobre sur le premier responsable de l'établissement en question «car elle a bafoué tous les droits de son personnel et les cadres syndicaux qui exercent au sein de son administration, sans se soucier de la jurisprudence portant sur la relation de travail entre l'employé et l'employeur. La dernière fois et suite à un conflit administratif, elle a fait venir le service d'ordre pour me faire sortir de son bureau en proférant des mots véhéments à mon encontre. Il ne s'agit pas seulement d'une atteinte à ma personne, mais aussi d'une transgression au travail syndical et à l'UGTA.» En guise de réponse et dans une correspondance adressée au secrétaire de wilaya de l'UGTA, dont nous détenons une copie, la directrice en question a démenti toutes ces allégations en qualifiant «d'illégales les procédures suivies par le représentant de l'UGTA en question à l'idée d'exacerber le problème en usant des moyens de sabotage et en s'arrogeant le droit d'intervenir dans la notification et l'évaluation du rendement des médecins. Il a fait irruption dans mon bureau sans autorisation ni convocation pour m'imposer de donner une note complète (30/30) aux médecins en alléguant des textes de loi qui ne sont point de ses prérogatives en tant que syndicaliste ou en tant que chauffeur de son véritable état. Depuis ma nomination au poste de directrice, il y a quatre ans de cela, aucune réunion n'a été tenue avec les membres syndicaux ; il a fait du bureau qui lui a été réservé un refuge pour fuir les tâches administratives qui lui sont assignées.» La directrice, lit-on dans la même lettre, a insisté «sur l'exercice du droit syndical dans les règles de l'art en prenant en considération les intérêts communs dans son institution à caractère sanitaire afin de mieux servir le citoyen». Toutefois, les membres des sections syndicales semblent déterminés à continuer ce mouvement de contestation jusqu'à ce que leur plateforme de revendications, constituée de 20 points, soit entièrement satisfaite.