L'Algérie a signé un contrat avec China Shipbuilding Trading Company pour la construction de 3 frégates légères soit au chantier naval de Guangzhou, soit au chantier Huangpu de Shanghai. Les bâtiments déplaceront environ 2.800 tonnes à pleine charge et seront propulsés par des moteurs diesel MTU. Un article de Jane's Defence, hebdomadaire d'informations stratégiques et militaires britannique, évoque, lui, trois corvettes lourdes chinoises, probablement de Type 056. Ce contrat vient dans le sillage de l'annonce, le mois dernier, de la commande de deux frégates de près de 3600 tonnes du type Meko A-200N à la compagnie allemande ThyssenKrupp Marine Systems, qui prendra en charge la formation des personnels navals algériens, ainsi que le contrat pour l'achat de deux corvettes de type Tigre avec la société Russia United Shipbuilding Corporation et l'exportateur d'armes russe Rosoboronexport, qu'on disait signé à l'occasion du Salon international de la défense maritime 2011 à Saint-Pétersbourg en Russie. Ces contrats renseignent sur le choix de l'Algérie de moderniser sa flotte de guerre, considérée jusqu'à la fin des années 2000 comme le parent pauvre de l'armée algérienne. Et si la marine algérienne, en constante modernisation depuis 2005, est la deuxième en Afrique derrière celle de l'Afrique du Sud en termes de tonnage, il lui reste par contre, selon les spécialistes, beaucoup à faire en ce qui concerne le matériel. Même si elle compte deux sous-marins russes à propulsion diesel-électrique de classe Kilo 877E commissionnés en 1987 et 1988, en plus de deux autres de classe Kilo 636M commissionnés en 2009 et 2010, les besoins de la marine algérienne se font surtout sentir en frégates, considérées comme le fer de lance de toute force maritime dans le monde. L'Algérie dispose aussi de frégates russes de classe Koni qui datent de 1982 et 1985. Pour ce qui est des trois corvettes de classe Nanuchka, qui ont été livrées à l'Algérie entre 1980 et 1982, une seule - Raïs Salah - peut être considérée comme un navire de guerre, alors que les deux autres sont plutôt des patrouilleurs au vu de leur armement. Mais, la marine algérienne vient de signer un accord avec les chantiers navals galiciens Navantia afin de moderniser deux de ces bâtiments et passer commande, selon l'hebdomadaire britannique, d'au moins un OPV (patrouilleur lourd océanique). L'Algérie a aussi reçu deux sous-marins du type Kilo russe et fait moderniser ses deux unités déjà en service, alors qu'un bâtiment de débarquement et de soutien logistique de 142 mètres et 8800 tonnes en charge, dérivé du transport d'assaut italien San Giusto, a été commandé à Fincantieri pour une livraison en 2014. Outre ce navire de débarquement et de soutien logistique, l'Algérie envisagerait de commander deux grands navires amphibies afin de remplacer les deux bâtiments de débarquement de chars du type Kalaat, mis en service en 1984. Le français Ocea a, par ailleurs, livré 20 patrouilleurs de 30 mètres aux gardes-côtes algériens entre 2008 et 2011, alors que trois grands remorqueurs de haute mer du type UT 515 seront livrés cette année par STX Europe. En février 2011, deux bâtiments de guerre modernisés ont été remis à l'Algérie lors d'une cérémonie organisée à Saint-Pétersbourg. La corvette Raïs Hamidou et la frégate Mourad Raïs, entrées en service au tout début des années 70, ont ainsi été réparées et modernisées pour voir la durée de leur service prolongée de dix ans. Rénovés pendant trois ans à Saint-Pétersbourg dans les Chantiers navals du Nord, ces deux navires ne sont que la tête de pont pour deux autres unités de la marine nationale présente actuellement en Russie. Les navires algériens ont été équipés de radars, moyens de liaison, équipements hydroacoustiques modernes et de nouveaux missiles.