Selon le professeur D. Roula du CHU Benbadis de Constantine, «il est établi que la première cause de mortalité dans le monde, bien avant le cancer, est désormais imputable aux maladies cardiovasculaires. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), a-t-il dit, estime à quelque 17 millions le nombre annuel de décès liés aux maladies cardiovasculaires, soit près du tiers de la mortalité mondiale totale. Selon les données de l'OMS, ce drame sanitaire concerne davantage, et de très loin, les pays émergents. En Algérie, une étude menée en 2OO5 a confirmé la prééminence des maladies non transmissibles et l'étendue des facteurs de risque cardiovasculaire chez la population enquêtée: 24,58% des sujets sont hypertendus, 12,29% sont diabétiques, 21,24% sont obèses, 55,9O%, soit plus de la moitié de la population, en surpoids et 26,4% des hommes sont tabagiques. Le 2ème thème traité dans les 31èmes journées scientifiques du CHU Benbadis, qui se sont déroulées du 22 au 24 mai courant à la faculté des sciences du Chalet des pins de Constantine, concerne les cancers colorectaux. En effet, les statistiques mondiales classent le cancer colorectal à la 2ème place parmi les causes de mortalité par cancer dans le monde (le 2ème rang chez la femme après le cancer du sein, et le 3ème chez l'homme après le poumon et la prostate). En Algérie, les données concernant le cancer en général et colorectal en particulier ont bien évolué, régies elles aussi par une incontestable mutation épidémiologique que le professeur Hamdi Chérif de Sétif a précisé à partir du registre des cancers de Sétif. Dans sa communication, ce dernier a démontré que les statistiques de 2O11 étaient bien au-delà de celles d'il y a une dizaine d'années. Il a présenté des données de l'enquête nationale de 2OO2 en montrant aussi que chez l'homme, les cancers colorectaux occupent le 2ème rang après le cancer du poumon : 1.18O cas, soit 8,6%. Chez la femme, ils occupent le 3ème rang après le cancer du sein et de l'utérus, 1.O82 cas, soit 7,5%. Il a conclu que la tendance est en nette augmentation dans les cancers colorectaux et de façon épidémique en Algérie. «Ces données confirment donc l'ampleur du problème et déterminent les priorités en matière de prise en charge, de dépistage et de prévention, a-t-il souligné. Interrogé à la clôture des journées, le professeur Roula a estimé, pour sa part, que les maladies coronariennes restent encore mal prises en charge pour une multitude de raisons : l'absence de coordination entre les différentes structures, le manque de moyens d'exploration et de prise en charge en ce qui concerne l'infarctus. «Pour ce qui est des cancers colorectaux, il y a, il faut le reconnaître, des problèmes très importants auxquels il faut remédier et il faut élaborer une stratégie bien réfléchie de prise en charge ainsi qu'une bonne coordination entre les différents intervenants que sont l'oncologue chimiothérapeute, l'oncologue radio thérapeute et le chirurgien.