L'ère Sarkozy est, définitivement, close, mais de nombreux dossiers sont encore pendants entre la France et l'Algérie. Avec l'arrivée des Socialistes, un nouveau climat de confiance est en train de construire, pour le bien des deux pays, selon un communiqué de l'ambassade de France transmis à la rédaction. Selon l'ambassade de France à Alger, le nouveau président français, François Hollande, a eu un entretien téléphonique avec le président Abdelaziz Bouteflika, jeudi. «Le président de la République a eu, hier après-midi, un entretien téléphonique avec le président Bouteflika. Le chef de l'Etat a exprimé à son homologue algérien son attachement profond aux relations d'amitié franco-algériennes», précise le même communiqué. En outre, le président français a fait part à M. Bouteflika 'de sa volonté de développer encore les nombreux liens existant entre la France et l'Algérie et de renforcer le partenariat entre les deux pays dans tous les domaines. Ce partenariat devra renforcer encore la proximité qui unit déjà les peuples français et algérien et contribuer à construire une communauté de destin entre les Etats de l'espace euro-méditerranéen. «L'ambassade de France annonce, également, que les deux présidents ont convenu de se rencontrer «dans les meilleurs délais», indique encore le même communiqué, sans préciser la date et le lieu de cette rencontre. Pour autant, des sources sûres indiquent que cette rencontre entre les deux chefs d'états devrait avoir lieu, cet été, à Alger. L'entretien entre les deux présidents dénote déjà la volonté, à Paris, de revoir beaucoup de choses dans la relation avec l'Algérie. Le président Français, qui vient de boucler un voyage aux Etats-Unis où il a participé aux sommets de l'OTAN et du G8, a ,également, fait une virée en Afghanistan où il a confirmé le retrait des troupes françaises du bourbier afghan. Le dossier Algérie est ainsi en bonne place dans l'agenda du nouveau locataire de l'Elysée, qui aura en fait sur la table deux copieux menus: relancer le traité d'»amitié algéro-français, bloqué par la droite et sa maladresse dans la reconnaissance de «l'aspect positif de la colonisation», au moment où l'Algérie, partis politiques en première ligne, revendiquait la reconnaissance des crimes contre l'humanité commis par l'armée coloniale, notamment les massacres du 8 Mai 1945. Lancé du temps de Chirac, le traité d'amitié algéro-français a été ensuite bloqué par la politique néocoloniale de Sarkozy. Et, visiblement, le nouveau président français, sinon les Socialistes veulent aller vite dans ce dossier encore pendant, ainsi que celui qui lui est lié, «le devoir de mémoire». Hollande, alors en pré-campagne électorale, avait dit vouloir «en finir avec la guerre des mémoires», dans une tribune publiée à l'occasion du 50e anniversaire de la signature des accords d'Evian. «La France et l'Algérie ont un travail en commun à mener sur le passé pour en finir avec la guerre des mémoires et passer à une autre étape, afin d'affronter les défis communs en Méditerranée», avait-il encore ajouté. Invité en Algérie par le FLN l'année dernière, il avait souhaité que l'avenir «se construise ensemble». «Aujourd'hui, entre une repentance jamais formulée et un oubli forcément coupable, il y a place pour un regard lucide, responsable sur note passé colonial et un élan confiant vers l'avenir», avait, également, relevé Hollande. Certes, il y a beaucoup de gestes amicaux du côté de l'hexagone envers l'Algérie, qui veut également que le dossier de la libre circulation des personnes, conformément aux traités bilatéraux entre les deux pays signés à la fin des années 60 et 70 et toujours en vigueur, soit examiné dans toute sa profondeur pour ne pas entraver la bonne marché des relations plurielles enre Paris et Alger. Et puis, au milieu du gué de relations passionnées entre les deux pays, il y a également le moteur de cette relation particulière, les relations économiques, appelées à se dévelopepr davantage après le travail effectué par M. Jean Pierre Raffarin et le ministre de l'Industrie, M. Mohamed Benmeradi. Ensemble, et avec le soutien des deux chefs de l'Etat, ils ont pu défricher le terrain à une coopération économique, mutuellement, bénéfique pour les deux pays. Avec les socialistes, ce dynamisme devrait, également, avoir une suite qui devrait aller vers l'émergence de pôles économiques d'excellence entre Alger et Paris. Par les chiffres, l'embellie est encourageante: La France a exporté vers l'Algérie pour une valeur de 5,7 milliards d'euros (céréales, machines outils, lait, médicaments, voitures, ect..), alors que l'Algérie a vendu pour une valeur de 4,4 milliards d'euros à la France des produits d'hydrocarbures, en 2011.