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Gharbi Badr Eddine (DJS d'Oran) : «On va contrôler où va l'argent de l'Etat»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 11 - 06 - 2012

De nombreux observateurs et dirigeants reconnaissent l'apport considérable des autorités locales, notamment la Wilaya et la DJS, en direction des deux clubs phares d'Oran, le MCO et l'ASMO. Un stage bloqué en Tunisie pour les deux équipes, l'épuration des dettes du Mouloudia sans pour autant oublier les autres garanties financières. Belle initiative qui honore ses auteurs qui veulent contribuer à la relance du sport roi à Oran, mais il fallait que les responsables des deux clubs Oranais jouent le jeu pour mettre sur pied deux équipes capables de répondre à l'attente . Le directeur de la jeunesse et des sports d'Oran, Gharbi Badr Eddine, est déterminé, mais dans un cadre règlementaire, a consentir des efforts pour permettre au football Oranais de sortir de l'impasse mais cette volonté d'assister les clubs Oranais doit répondre à un certain nombre de conditions. Fils d'un ex-recteur de l'université de Constantine et ex-président du MOC, Gharbi Badr Eddine, est un homme du milieu avec de longues années dans cette structure d'Etat. C'est dire qu'il est bien placé pour maîtriser les rouages du football. Lors de notre entretien, il nous a paru décidé plus que jamais à aller jusqu'au bout pour assainir les situations confuses des AG et s'est dit prêt à aider les clubs, si ces derniers présentent un projet sportif convaincant. Nous l'avons sollicité pour un entretien, écoutons-le.
Le Quotidien d'Oran: A la veille de l'entame de la 3è année du professionnalisme, le flou persiste à propos du CSA et de la SSPA…
Gharbi Badr Eddine: A vrai dire, il n'y a ni flou ni confusion. Normalement, il ne devrait pas y avoir de conflit entre les deux structures censées travailler ensemble et collaborer dans un cadre de projet sportif bien défini dans l'intérêt de leur club. Sur le plan réglementaire, la différence est bien claire entre le Club Sportif Amateur et la société sportive par actions. Cette dernière à caractère commercial est géré par ses propres lois , contrairement au CSA qui fonctionne par un arrêté interministériel . Maintenant, s'il y a des divergences , c'est en raison d'intérêts personnels. A propos des subventions, celles-ci sont allouées au CSA, car la société sportive est conçue de manière à créer ses propres ressources de financement. Si cet argent est utilisé pour l'équipe professionnelle, cela ne devrait pas poser problème d'autant que nous sommes qu'au début de l'ère du professionnalisme. Ceci prouve la volonté de l'Etat qui est en train d'apporter sa pierre à l'édifice pour réussir le processus du professionnalisme en Algérie. Par ailleurs, pour la question du CSA en tant qu'actionnaire majoritaire, certaines situations ne sont pas encore à jour ni dans la conception, ni dans le respect de la réglementation en vigueur. Par exemple, au MCO c'est le flou total quant à cette histoire d'actionnaire majoritaire du CSA. Quant à l'ASMO, , le club détient le un tiers.
Q.O.: Les SSPA sont-elles concernées par les dettes contractées par les CSA d'autant que les présidents des SSPA ne veulent pas reconnaître ces dettes ?
G.B.E: Du moment qu'ils s'obstinent à ne pas reconnaître les dettes du CSA, pourquoi ne refusent-ils pas alors les subventions allouées par l'Etat ? Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que ces SSPA ont été créées après approbation des membres d'AG du CSA. Il faudrait peut être éponger les dettes du CSA par le biais des subventions et tout le monde y trouvera son compte. Ce conflit est à mon avis un faux problème. Je pense que c'est une question de mentalité et aussi de fuite des responsabilités.
Q.O.: Revenons aux fameuses AG, ne pensez-vous pas qu'il y a un vide juridique , ce qui explique peut être cette confusion qui règne au sein des clubs ?
G.B.E: La majorité des clubs ne disposent pas de règlement intérieur . Je ne pense pas qu'il y a un vide juridique, mais c'est l'absence de règlement intérieur qui crée la confusion. Il faut se référer à la règlementation pour une meilleure gestion des assemblées générales. D'une manière générale, les choses doivent se faire dans les normes et dans l'intérêt du développement du sport d'une manière générale et du football en particulier. Un exemple : sur quelles bases a-t-on procédé aux différents changements des listes de ces AG ? Même les cotisations figurant dans les statuts ne sont pas respectées. Cette confusion est née en l'absence de règlements intérieurs chez la majorité des clubs.
Q.O.: L'Etat contribue avec les milliards injectés dans le sport et le football, mais on a l'impression qu'il reste beaucoup à faire dans le suivi et le contrôle de ces deniers de l'Etat…
G.B.E : Non, il y a un suivi et un contrôle. D'ailleurs, pour pouvoir bénéficier des subventions, les clubs doivent justifier les précédentes dépenses par des documents certifiés par le commissaire aux comptes. Dans ce domaine, un contrôle de gestion rigoureux va être opéré très prochainement pour le MCO et l'ASMO.
Q.O.: Mais tous les clubs ont cette manie de justifier leurs dépenses par des factures et autres documents…
G.B.E: Cette procédure vise à prendre en considération l'opportunité des dépenses. On va contrôler où va l'argent de l'Etat. On ne peut pas présenter des factures d'équipements par exemple, alors que vous avez des joueurs qui jouent avec une seule tenue durant toute la saison. Nous allons mettre en œuvre tous les mécanismes pour un contrôle des deniers de l'Etat.
Q.O.: Quel jugement portez-vous sur la situation des clubs d'Oran qui suscite des commentaires les plus controversés ?
G.B.E: Règlementairement parlant, personne n'est au dessus de la loi et d'entraver la réglementation. Beaucoup de choses vont changer pour mettre fin aux mauvais réflexes. On ne va pas toucher aux règlements intérieurs qui restent du ressort des clubs. Mais, dorénavant aucune assemblée générale ne sera validée sans la présence de l'administration. Le décret 96 du 21 décembre 2005, signé par le chef du gouvernement, qui détermine les critères du statut du dirigeant bénévole élu, sera respecté à la lettre et ce, pour éviter tout malentendu ou autre conflit interne. Exemple : un président de club doit obligatoirement avoir le niveau secondaire , alors que tous les membres désirant faire partie de l'AG doivent répondre aux conditions d'éligibilité et aucune concession ne sera autorisée.
Q.O.: Nombreux sont qui s'inquiètent des disparités dans le dispatching des subventions des autorités locales …
G.B.E : Cette contribution de l'Etat dépend de la disponibilité de l'argent. Puisqu'il s'agit d'un fonds de Wilaya, cette assistance financière peut varier dans la mesure où chaque wilaya a son propre budget. Ce qu'il faudra savoir, c'est que la subvention n'est pas un droit pour un club. Le montant dégagé reste à l'appréciation des pouvoirs publics. Ces subventions sont conçues pour la promotion et le développement de la pratique du sport.


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