En atltendant l'aménagement annoncé de nouveaux espaces de détente et de loisirs, le Parc d'attractions d'El-Hamri constitue le meilleur atout de la wilaya d'Oran - parce qu'étant le seul de cette envergure - en termes de divertissement. Et si, à quelques différences près, il se satisfait des mêmes attractions rudimentaires depuis son ouverture dans les années 80 et demeure incapable de procurer les frissons que les manèges du monde d'aujourd'hui offrent à leurs visiteurs, le parc d'El-Hamri continue de recevoir de très nombreux visiteurs. Notamment pendant les grandes vacances lorsque, comme c'est le cas en ce mois de juin, les aléas climatiques compromettent les projets de plage ou de sorties bucoliques pour des enfants prématurément libérés par les écoles: «De toutes les manières, tranche un père de famille qui accompagnait ses deux petites filles, ce n'est pas encore l'été et nous aurons tout le temps de descendre à la plage lorsqu'il fera plus chaud.» Si les adultes regrettent que les attractions n'aient pas réellement évolué depuis qu'ils les ont étrennées il y a près de 30 ans, les enfants, eux, piaffent d'impatience devant les autos tamponneuses, les carrousels, le train ou la grande roue: «Un après-midi au parc d'attractions vaut mieux que de les voir cloués devant l'écran de télévision ou l'ordinateur», estime cette mère de famille en faisant la queue (on n'y échappe décidément pas !) devant la caisse. A 20 DA le ticket pour enfant et 70 DA pour adulte, beaucoup de parents n'hésitent pas à offrir à leurs petits plusieurs tours de manège. Y compris pour les enfants de moins de trois ans qui, sous la surveillance obligatoire de leurs accompagnateurs, peuvent découvrir le monde du manège dans le parc d'attractions gonflables, composé d'un petit toboggan et d'un matelas d'air sur lequel ils peuvent sautiller ou tenter des cabrioles en toute sécurité. Le même principe est également proposé à l'adresse des enfants plus âgés qui peuvent s'adonner à des exercices un peu plus périlleux sur des manèges plus grands, dans un espace aménagé juste en face du premier. LE GAZON, L'AUTRE ATTRACTION Phénomène constaté un peu partout depuis quelques années, les espaces verts exercent une attirance particulière sur les adultes: délaissant les bancs qui sont mis à leur disposition, les visiteurs du parc - venus en groupes ou en famille - se jettent volontiers sur les bandes vertes pour profiter de la quiétude des lieux: femmes discutant le bout de gras, adolescents écoutant de la musique sur leur téléphone ou hommes sirotant un café en attendant le retour des enfants, les petites pelouses constituent peut-être l'attraction privilégiée des adultes: «S'il y avait des manèges pour adultes autres que le bateau corsaire ou la grande roue, désormais archiconnus, je suis sûr que les adultes tenteraient le frisson», affirme un visiteur. Malheureusement, sourd à l'appel de la modernité, le Parc d'attractions d'Oran continue de profiter de l'absence d'espaces de divertissement de qualité dans la région oranienne, qui lui permet de continuer de drainer les foules en dépit d'infrastructures et de prestations surannées. Cela même si des efforts notables ont été fournis en matière de sécurité (les agents de l'ordre sont présents partout), d'hygiène et de salubrité (les lieux sont visiblement entretenus et des poubelles mises à la disposition des clients). Ce qui, tout le monde en convient, est la moindre des choses pour un établissement enregistrant, chaque semaine, l'arrivée de milliers de visiteurs. Pour la seule après-midi de jeudi dernier, près de huit cents enfants ont profité d'une sortie organisée par la direction de la Jeunesse et des Sports et sont venus gonfler le nombre appréciable des visiteurs qui ont choisi le Parc pour se divertir. Il reste que les automobilistes ne comprennent toujours pas que l'EPWOPA, l'entreprise public qui gère le Parc d'attractions, leur fasse payer les droits de stationnement sur le parking alors même qu'elle n'assure pas la surveillance et ne garantit pas la sécurité contre les vols et les dommages qui pourraient éventuellement survenir: «Pourquoi payer 50 DA si c'est juste pour le stationnement ? Si, en plus de surveiller mes enfants, je dois m'inquiéter de la voiture, autant prendre le bus !», déplore un conducteur en découvrant, à l'entrée du parking, le large panneau sur lequel l'EPWOPA indique que les véhicules restent sous la responsabilité de leurs propriétaires. Il est vrai que personne n'a jamais dit que les adultes avaient aussi le droit de se détendre au Parc d'attractions d'El-Hamri...