Dépassements dangereux, manœuvres périlleuses, queues de poissons et non-respect de la limitation de vitesse ainsi que celui de la priorité, entre autres, illustrent l'essentiel de l'ambiance sur le principal axe routier reliant Oran à la daïra d'Aïn El-Turck et ce, notamment au cours de la saison estivale. Ce malheureux constat a été relevé, en dépit du renforcement du dispositif de la gendarmerie nationale déployé à titre dissuasif sur cette route et celle de la corniche supérieure. «Il faut être très vigilant sur ces routes, car certains conducteurs n'hésitent pas à vous exposer à un réel danger, en procédant à des manœuvres soudaines. Leurs propos désobligeants et leur comportement outrageant sont à l'image de leur manière de conduire», a commenté un usager de cet axe routier, fonctionnaire dans une administration à Oran et domicilié dans la localité de Bouiseville, avant de renchérir : «Le plus gênant, c'est lorsque nous sommes accompagnés de nos familles et qu'elles assistent outrées à ces altercations verbales». Dans la matinée du mercredi dernier encore, en l'espace de moins de deux heures, cette route a enregistré un carambolage à la sortie de Mers El-Kébir, et un télescopage à hauteur du poste routier de la Protection civile, situé à proximité des deux tunnels. Plus tard dans la soirée aux environs de 20 heures 30, un motocycliste a été mortellement fauché par un véhicule de marque Clio Campus, à hauteur de la localité de Trouville, sur le territoire de la commune d'Aïn El-Turck. Le non-respect des règles édictées par le code de la route, plus particulièrement l'excès de vitesse, est à l'origine de ces accidents, enregistrés en l'espace d'une journée. Toujours est-il que les collisions entre véhicules font désormais partie du lot quotidien des usagers des deux routes en question. «Des conducteurs, en quête de sensation forte, n'hésitent pas à appuyer au maximum sur le champignon. Ils vous obligent à vous rabattre pour effectuer un dépassement dangereux», a fait remarquer un père de famille, demeurant dans le chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Turck. Notre interlocuteur a encore affirmé que «venu pour passer le mois de carême, mon frère, installé en Angleterre, n'a pas su comment conduire son véhicule sur la principale route reliant Oran à Aïn El-Turck». Une mère de famille domiciliée dans cette partie de la wilaya d'Oran, qui emprunte régulièrement cette route pour se rendre à son lieu de travail situé à Oran, a pour sa part expliqué avec une pointe de dépit : «Je suis assez souvent surprise par des manœuvres dangereuses, mais j'évite d'actionner mon klaxon par crainte d'être prise à partie. Je garde un mauvais souvenir de la réaction de l'un de ces contrevenants. Je suis pour des mesures répressives draconiennes qui sont, à mon humble avis, le seul moyen efficace pour juguler ce phénomène». Cet avis est partagé par un grand nombre d'usagers des routes de la corniche, qui estiment pour la plupart que «les contrevenants devraient être sanctionnés encore plus sévèrement». La plupart des témoignages ont fait ressortir que conduire sur les deux axes routiers longeant le littoral ouest n'est pas une séance de plaisir. Nombre d'usagers revendiquent encore beaucoup plus de présence des forces de l'ordre durant la nuit, en raison de la multiplication des violations du code de la route. «Je refuse carrément les clients pour une course après 22 heures vers Oran. C'est très dangereux avec tous ces chauffards qui conduisent à tombeau ouvert», a confié un taxieur près de la retraite, habitant à Aïn El-Turck.