Réuni en session ordinaire le 14 septembre 2012 à Alger, le Bureau national du Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES) estime que la rentrée universitaire 2012-2013 se déroule dans une «situation extrêmement difficile» et «interpelle la tutelle sur l'urgence d'une prise en charge effective des différents problèmes soulevés lors de la réunion du 7 avril 2012», selon un communiqué du syndicat. Le CNES rappelle que dans sa plate-forme de revendications d'avril, il était question des «dérives et autres dépassements enregistrés au sein de certains établissements», du «problème du logement» et du «dossier épineux de la carrière des enseignants». Il constate qu'à ce jour, ses revendications n'ont pas été prises en charge. «Le CNES déplore et dénonce énergiquement la non-application des engagements pris par monsieur le Ministre, laissant ainsi s'installer le pourrissement et mettant sérieusement en péril la nouvelle rentrée universitaire». Parmi les cas de «dépassements» cités, le CNES évoque le cas de l'université d'Alger II, dont «le recteur continue de piétiner manifestement et en toute impunité la réglementation en vigueur, en dépouillant les enseignants-chercheurs de leurs prérogatives pédagogiques et scientifiques». Le syndicat affirme aussi qu'un «licenciement abusif» à l'encontre de «deux syndicalistes» s'est déroulé à l'université d'El-Oued, ainsi que de «nombreuses sanctions disproportionnées retenues à l'encontre des adhérents», sans compter les «dépôts de plaintes engagées contre le syndicat». A propos du problème du logement, le CNES affirme avoir été «destinataire d'un courrier en date du 16/07/2012 (c'est-à-dire pendant que les enseignants étaient en vacances et à la veille du début du mois de Ramadhan) lui demandant de remettre des propositions touchant les critères de distribution des logements». Le syndicat affirme refuser cette démarche qui est «totalement à contresens de la décision retenue lors de la réunion avec monsieur le Ministre le 07/04/2012». Par ailleurs, «tout en se félicitant des moyens alloués à la recherche scientifique par les pouvoirs publics», le Bureau national du CNES «s'inquiète également de la légèreté criarde dans la prise en charge des problèmes liés à la carrière des enseignants chercheurs», notamment en ce qui concerne la «situation des enseignants doctorants ayant plus de six inscriptions, bloqués dans la finalisation de leurs thèses», «l'uniformisation des critères de publication donnant droit à une soutenance doctorale et/ou habilitation», et «les nouveaux mécanismes contre les multiples blocages de carrière et autres abus au niveau de certains comités scientifiques». Le CNES évoque aussi des «lenteurs qui caractérisent la gestion administrative et financière des projets PNR (l'établissement des contrats, la lourdeur des mécanismes de mise en place de ces projets, moyens financiers et dépenses afférents aux projets, l'opération d'expertise, )».