Le bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) s'est réuni le 14 septembre en session ordinaire et a appelé le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, à tenir ses engagements afin de désamorcer la situation «extrêmement difficile» qui prévaut dans le secteur. Le Cnes a affiché son inquiétude quant à ce qu'il a considéré comme «légèreté criante dans la prise en charge des problèmes liés à la carrière des enseignants chercheurs». Cette déclaration, faite au lendemain des assurances de Rachid Harraoubia sur l'état de son secteur ainsi que l'annonce de l'installation d'une commission nationale d'habilitation en faveur des «professeurs émérites», confirme les craintes du conseil envers les «nouveaux mécanismes contre les multiples blocages de carrière et autres abus au niveau de certains comités scientifiques». Des mesures déplorées par le syndicat. Ce dernier s'inquiète des « lenteurs qui caractérisent la gestion administrative et financières» des projets du programme national de recherche (PNR), en dépit des moyens alloués à la recherche scientifiques par les pouvoirs publics. Des dépassements enregistrés dans certains établissements Au cours de la réunion du bureau national, le Cnes a mis l'accent sur les dérives et autres dépassements enregistrés au sein de certains établissements, notamment au niveau de l'université d'Alger II où le recteur «continue de piétiner manifestement et en toute impunité la réglementation en vigueur» selon le communiqué de presse du conseil. Le Cnes a levé le voile sur les dépassements du recteur, lequel a entrepris une véritable guerre contre les enseignants-chercheurs, en les «dépouillant de leurs prérogatives pédagogiques et scientifiques et en souillant publiquement, via les médias lourds, l'image des enseignants chercheurs et par la même de l'université algérienne». Il est aussi question, selon la même source, de «la détérioration inquiétante des relations de travail dans certains établissements» à l'instar de l'université d'El-Oued, au niveau de laquelle des licenciements abusifs ont été exercés à l'encontre de deux syndicalistes dont le coordonnateur de section. Des actions accompagnées d'un «tsunami de dépôts de plaintes engagées contre le syndicat», affirmé le Cnes. La rentrée universitaire 2012-2013 risque, ainsi, d'être houleuse avec de possibles mouvements de débrayage. Une démarche que le Cnes n'a pas écartée, à travers l'appel de mobilisation lancé aux enseignants.