La rituelle cérémonie du dernier regard sur la dépouille de l'ancien président Chadli Bendjedid oblige, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a dû écourter, hier, sa visite à Oran, effectuée le lendemain du conclave régional des walis de la région ouest du pays. Après un coup d'œil sur sa montre, suivi d'un ordre, au ton désapprouvant, d'éteindre le brouilleur GSM qui l'avait mis hors champ dès le départ du cortège lourdement escorté à partir de la Résidence El-Bahia, Ould Kablia a demandé à son protocole de filer tout droit vers l'aéroport Ahmed Ben Bella. Il était près de 10h30 quand le ministre de l'Intérieur a décidé de «zapper» le reste du circuit de visite programmé à travers des projets-types à Oran, et on peut logiquement supposer qu'il tenait à être à l'heure pour prendre part à la cérémonie, prévue hier au Palais du peuple à partir de midi. Ould Kablia venait de sortir d'un petit chapiteau qui tenait lieu d'un point d'affichage de projet, dressé sur le bas-côté d'un chemin débouchant sur Oued Tlélat, située à près de 27 km au sud-est d'Oran. Les grandes lignes du mégaprojet de création d'une nouvelle ville, s'étendant sur une superficie de 1.500 hectares, extensible à 2.000 hectares, lui ont été présentées sur place. Projetée dans l'idée d'organiser la croissance de la métropole d'Oran, la ville nouvelle «El-Djedida» d'Oued Tlélat, fait partie d'un ambitieux plan national portant sur la création de quatre nouvelles villes, dans le cadre d'une politique nationale, avec une vocation d'aménagement du territoire. A l'instar des autres futures villes planifiées, celle d'Oued Tlélat repose sur trois idées-forces : le polycentrisme, la lutte contre les grands ensembles et la recherche de la mixité sociale. Tout en appréciant le travail qui a été fait sous la diligence du wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, porteur du méga chantier de la modernisation d'Oran qui s'articule sur 31 projets structurants, d'un coût prévisionnel de l'ordre de 14 milliards d'euros, pour donner corps à cette idée d'une ville nouvelle, Ould Kablia a toutefois assorti son «feu vert» pour le démarrage de ce projet d'une condition sine qua none, à savoir : «Il faut désigner un bureau d'études super spécialisé». «Il faut penser grand. Et faire grand aussi», a-t-il souligné, en insistant surtout sur le fait qu'il faut concevoir d'abord de grands boulevards, à l'instar de l'avenue Larbi Ben M'hidi, l'une des grandes artères du centre-ville d'Oran. Bref, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales ne veut surtout pas que ceux à qui incombe la mission de donner forme au projet d'une ville nouvelle à proximité d'Oran fassent les choses dans un esprit d'un grand village, d'une cité tentaculaire, gigantesque. Les explications présentées sur place par les concepteurs de ce projet, sous la gouverne du chef de l'exécutif local, ont été de nature à rassurer Ould Kablia quant au sort de ce grand chantier. Il est à noter que l'étude préliminaire de ce projet de ville nouvelle est dotée d'une enveloppe de l'ordre de 250 millions de DA. Un peu plus loin, dans la même région d'Oued Tlélat, sera réalisée une nouvelle zone industrielle, la plus grande du pays, avec une superficie de plus de 450 hectares. Pressé par le temps, DOK n'a pu visiter cette future ZI, où devrait être implantée notamment l'usine de Renault. Auparavant, le ministre de l'Intérieur avait visité un nouveau siège pour la daïra d'Arzew ainsi qu'un nouveau marché couvert. Cette dernière structure d'une quarantaine de box, avec un autre projet de marché de proximité R+1 et sous-sol plus l'extension et la réhabilitation de l'ancien marché municipal datant de l'ère coloniale, sera mise à profit pour le redéploiement des marchands recensés dans le cadre de la résorption des marchés informels.