Les experts de la sécurité de l'information sont catégoriques. Prochainement, Internet sera marqué par des cyberattaques de grandes envergures dont la plupart seront imputées aux autorités chinoises, notamment en matière d'espionnage industriel et électronique. Les Etats-Unis et des pays de l'Union européenne pointent déjà du doigt la Chine en faisant état de menaces réelles sur leurs espaces numériques. Ainsi, pour les américains, après un an d'enquête, les rapporteurs d'une commission du Congrès déconseillent aux opérateurs de s'approvisionner auprès des sociétés chinoises Huawei Technologies et ZTE, estimant que leurs équipements de réseau comme les routeurs cœur de réseau, rendent les réseaux des télécommunications vulnérables aux attaques et pourraient exposer les infrastructures sensibles du pays aux cyber-espionnage et au «black out». Ils conseillent également d'exclure toute utilisation de composants de ces deux sociétés dans les systèmes informatiques du gouvernement américain. Ce «security warning» est également partagé par le sénateur français, Jean-Marie Bockel, auteur d'un rapport sur la cyberguerre dans lequel il a recommandé aux gouvernements européens d'interdire la vente des routeurs chinois. L'influence du gouvernement chinois au sein de ces entreprises est, en effet, mise à l'index par le rédacteur du rapport. Ce dernier est persuadé que les autorités chinoises arrivent à accéder, via des routeurs Huawei ou ZTE, aux conversations téléphoniques ou aux e-mails. Mieux encore, il est convaincu qu'ils peuvent interrompre ou détruire des systèmes de sécurité en temps de guerre électronique. Fondé par un ancien militaire chinois, Huawei est le deuxième équipementier réseau mondial, derrière Ericsson. Quant à ZTE, il est pointe à la sixième place du marché avec 90.000 employés dans le monde. Ces deux fabricants font aussi des affaires en Algérie, notamment avec l'opérateur historique Algérie Télécoms qui leur a fait appel pour la mise en place des équipements MSAN dans l'ADSL. Comment va réagir l'ARPT à cette pression technologique occidentale ? Va-elle obliger l'opérateur historique à revoir son schéma d'investissement ? D'autant plus que le lancement du haut débit va entraîner d'importantes commandes d'équipements hautement technologiques. Au-delà du jeu de la concurrence économique, les occidentaux ont raison de se méfier des chinois, ils leur reprochent de les imiter.