Le bras de fer continue entre la Commission nationale indépendante de surveillance des (prochaines) élections locales (Cnisel) et l'administration. La Cnisel, formée des représentants des 52 partis en lice pour les élections locales (APC et APW), ferraille dur, selon son président, M. Mohamed Seddiki, pour que cette consultation se déroule normalement, en «toute démocratie». Invité dimanche par la radio nationale (chaîne Une), il a ainsi mis en relief les énormes difficultés rencontrées par les partis, notamment les nouvelles formations politiques, pour déposer la liste de leurs candidats. «Il y a de grosses difficultés concernant les listes des partis», a-t-il dit, précisant que l'administration exige, par exemple, un taux de représentativité féminine de 30%, «une exigence difficile à réaliser dans certaines zones rurales pour ces partis», a-t-il fait remarquer. Le passage à la radio de M. Seddiki confirme, par ailleurs, qu'un «léger mieux» est enregistré dans le bras de fer que la Cnisel a déclenché avec le ministère de l'Intérieur pour la satisfaction de plusieurs revendications relatives aux conditions de déroulement de ces élections. La mésentente était telle, la semaine dernière, que la Cnisel avait interrompu l'installation des commissions de wilaya, quitte à bloquer ce scrutin. Une lettre du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, à la Commission, qui accusait l'administration de blocages, aurait mis fin aux malentendus. Mais pas tous, selon M. Seddiki. Il a ainsi indiqué hier que le numéro d'identification unifié est «la seule revendication obtenue par la Cnisel parmi plusieurs autres revendications politiques» relatives à l'organisation du processus électoral, soumises par la Commission au ministère de l'Intérieur. Il a affirmé en outre que la Commission «est déterminée» à obtenir le reste des revendications. Cela devrait conférer «davantage de crédibilité au processus électoral», a t-il ajouté, précisant que «le rétablissement de la crédibilité des élections pour le citoyen requiert la collaboration entre les partis politiques et les autorités». Les revendications de la Cnisel portent notamment sur «l'encadrement du processus électoral par des enseignants au lieu des agents d'administration, la révision de la loi électorale, l'utilisation du bulletin unique le jour du scrutin, le recours aux procurations uniquement dans les villes natales des membres des corps constitués, et la révision à la baisse du taux disqualifiant de 7%. Il s'agit également de revendications ayant trait aux contributions financières des partis pour tenter de «barrer la route aux affairistes», a ajouté le président de la Cnisel. Le président de la Cnisel a d'autre part indiqué que l'opération de répartition des membres de la Commission chargés de la supervision de l'installation des commissions locales à travers les 48 wilayas du pays «s'est déroulée normalement». En outre, le problème relatif à la répartition des horaires d'antenne réservés aux interventions des candidats à la télévision nationale a été pris en charge et réglé grâce à l'intervention de Mohamed Saïd, ministre de la Communication. Ce différend concernait 30 partis politiques. Officiellement, le 29 novembre prochain, 52 partis politiques seront sur la ligne de départ aux élections locales. Selon le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, les listes des candidatures pour les élections locales ont atteint les 8.560 pour les Assemblées populaires communales (APC) et près de 600 pour les Assemblées populaires de wilaya (APW). Quant aux listes qui auraient été rejetées, il a indiqué lors de déclarations à la presse le 17 octobre dernier que, pour l'heure, tant que l'examen des recours n'est pas encore achevé, «on ne peut pas parler de listes acceptées ou refusées».