Selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui a rendu publics hier après-midi les résultats des scrutins communal et de wilaya, le taux de participation électorale aurait été de 44,26% pour les APC et de 42,82% pour les APW. Les taux qui confirment « pile poil » la prévision avancée sur le sujet par Daho Ould Kablia quelques jours avant la tenue du scrutin. A s'en tenir à ces taux officiels, la participation électorale aura été donc légèrement supérieure à celle enregistrée lors des précédentes élections locales. De quoi justifier la satisfaction apparente que ne manqueront pas d'afficher les autorités et leur donner la justification de se gausser des attentes pessimistes qui se sont exprimées sur cette participation que d'aucuns ont prédit comme devant se révéler catastrophiquement en dessous de celle de 2006. Quant aux résultats politiques du scrutin, tels que livrés officiellement, ils confirment : primo : la prépondérance électorale du FLN et du RND, avec un ascendant marqué du premier sur le second. Le FLN a obtenu la majorité absolue dans 159 communes et donc automatiquement le poste de P/APC dans chacune d'elles. Le RND a fait de même dans 132 communes. Les deux ont été aussi majoritaires dans 17 autres, chacun. Ailleurs et bien qu'arrivés en tête, ils vont devoir s'allier pour escompter la présidence d'APC. S'allier entre eux en de nombreux cas, mais avec d'autres formations ayant engrangé des sièges d'élus. Secundo : que le MPA d'Amara Benyounès a renouvelé en plus fort sa performance électorale des législatives et que les partis islamistes ont essuyé une « veste » encore plus sévère que celle qu'ils ont enregistrée en mai dernier et que le PI et le FNA qui avaient créé la surprise lors des précédentes élections locales, ont cette fois vu le tassement de leurs scores. Pour ce qui concerne le RCD et le FFS, il apparaît qu'ils sont au coude à coude tant en élus aux exécutifs communaux que pour les APW. Ces deux partis n'ont pas finalement réussi à capter en leur faveur les voix de l'électorat autres que celles qu'ils recueillent traditionnellement, et il semble que la percée du MPA s'est faite essentiellement à leur détriment. L'enseignement qui s'impose au décryptage des résultats du scrutin est que la participation à la compétition électorale d'une pléthore de formations partisanes a favorisé la dispersion du vote de l'électorat. Ce qui a évidemment empêché le FLN et le RND d'être aussi hégémoniques qu'ils furent par le passé tout en restant néanmoins les deux premiers partis de l'échiquier politique. Celui que l'on peut tirer aussi est que hormis le MPA, toutes les formations nées après la réforme de la loi sur les partis ont eu un rôle de figuration. En apparence, la configuration du champ politique national a été peu impactée ou radicalement redessinée par les résultats du scrutin de jeudi. En fait, ces résultats s'ajoutant à ceux des élections législatives vont être à l'origine d'initiatives et de prises de positions partisanes qui vont à court terme faire bouger les lignes sur la scène politique, tant du côté des formations favorables au pouvoir que de celui de l'opposition.