Les résultats sortis des urnes ont fait apparaître que dans 379 communes l'appartenance partisane de leurs nouveaux maires ne sera pas tributaire d'alliances entre les formations représentées dans l'exécutif communal. Des partis ont en effet obtenu dans ces localités la majorité absolue d'élus qui leur octroie automatiquement le poste de P/APC. C'est le cas pour le FLN, le RND et six autres formations parmi lesquelles les deux toutes nouvelles que sont le MPA et Fadj El Djadid. Pour le millier de communes restant, il faudra attendre que les partis représentés dans leurs exécutifs communaux nouent l'alliance partisane d'où émanera leur nouveau maire. Le FLN et le RND qui cumulent à eux deux plus de 90% des sièges à pourvoir dans les APC sont en position en de nombreuses communes de briguer le poste de P/APC en s'alliant sans compter sur l'appoint du vote d'autres formations partisanes. Mais il en est où leur rivalité va les mettre en concurrence et dans l'obligation de nouer des alliances grâce auxquelles ils pourraient voir leurs élus respectifs investis de la fonction de premier magistrat communal. Les accords qui se passeront en la circonstance seront très éclairants sur les affinités qu'ont les partis concernés. Certes, les partis se détermineront à s'allier en fonction des rapports de force tels que les ont dessinés les résultats électoraux et souvent donc au cas par cas. Mais la " cuisine électorale " qui va départager les prétendants fera à n'en point douter apparaître la nature des alliances qui ont leurs préférences. L'on saura ainsi si ces formations s'en tiendront à l'exécutif qu'elles ont manifesté dans leur discours électoral à l'égard d'autres et refuseront d'entrer en alliance avec elles. Ou si pour elles le partage du pouvoir dans les exécutifs vaut d'oublier que ceux avec qui passer alliance ont été les adversaires dont l'on a stigmatisé et combattu les programmes et la vision doctrinale. Une chose est en tout cas prévisible au vu des résultats politiques du scrutin de jeudi écoulé. Celle que l'instabilité dont ont pâti nombre d'exécutifs locaux durant le mandat écoulé du fait d'alliances partisanes instables, va encore faire son œuvre paralysante au détriment de la gestion locale pour plus de communes encore au vu du bariolage partisan accentué des nouveaux élus. Le FLN et le RND vont être aux commandes du plus grand nombre de mairies du pays. Leur gestion antérieure des collectivités locales a été tant décriée que les scores qu'ils ont réalisés à l'occasion du renouvellement des APC laissent beaucoup dubitatifs sur la manière dont ils les ont obtenus. La sanction à leur encontre par l'électorat a été donnée pour une probabilité quasi certaine. Que cela n'ait pas été le cas oblige ceux qui ont fait le pari électoral sur la déconfiture de ces deux partis à chercher l'explication à leur victoire dans une manipulation du scrutin dont chacun y a vu l'existence soit à travers le mode de vote de certains corps des agents de l'Etat, soit à travers les incidents ayant émaillé dans les bureaux de vote ou en dehors le déroulement de ce scrutin. C'était en tout cas naïveté de croire que le scrutin de jeudi allait faire surgir une recomposition politique totalement différente de celle qui a émané à peine six mois avant de celui des élections législatives de mai.