Les travailleurs de l'APC d'Oran ayant passé en 2011, du statut de saisonniers à celui de contractuels, se sentent floués. Ce changement de statut, présenté à l'époque par l'administration communale et par le syndicat des travailleurs comme un «acquis majeur» à même de sortir ces travailleurs, dont certains ont une ancienneté professionnelle de 15 et 20 ans, de leur précarité, s'est finalement avéré être un «leurre», une «véritable arnaque» pour reprendre les termes utilisés par ces mêmes travailleurs, lors de leur sit-in de protestation, ce jeudi devant le siège de l'APC, à la rue Emir Adelkader. «Nous étions saisonniers depuis 15 et 20 ans pour certains d'entre nous, en juin 2011, on nous a intégrés avec des contrats en bonne et due forme. Cela nous avait été présenté comme une avancée, un acquis socioprofessionnel. Un nouveau statut qui devait réparer une injustice en nous faisant sortir de la précarité qui nous a été imposée depuis plusieurs années. Mais finalement, tout cela n'était qu'une fourberie. Si notre salaire de misère en tant que saisonnier ne dépassait pas les 18.000 DA, le statut de contractuels nous a précarisés d'avantage avec des salaires qui ne dépassent pas 16.500 DA. On peut imaginer facilement les retombées d'un tel recul, au moment où tout est devenu plus cher. Et comble des combles, ce nouveau statut de contractuels est à durée limité contrairement à ce qui nous a été vendu par ses promoteurs. Toutes les années que nous avons passées au service de la commune et des citoyens, nous ont été volées. Les compteurs de notre ancienneté professionnelle sont passés, comme par enchantement, au zéro. Il n'y pas d'autres termes pour qualifier cette démarche. C'est tout simplement une arnaque, commise en toute impunité, à l'encontre de 1.200 travailleurs de la commune d'Oran.» Voilà un peu comment cette situation est présentée par les contractuels de l'APC d'Oran, par la voix d'un de leurs représentants, un employé de la commune depuis 18 ans et qui travaille actuellement au sein de la division de la Protection de l'Environnement. Les mots sont certes forts, mais traduisent un sentiment, bel et bien, réel. Un autre employé plus jeune, déplore, lui, l'attitude négative de l'administration, notamment celle de certains directeurs de division qui n'hésitent pas, selon lui, « à exercer toutes les formes de pressions, menaces et chantages sur les protestataires, et ce, en dépit du caractère légitime et pacifique de leur revendication.» Pour ce qui est des revendications, elles se résument en cinq points essentiels: «bénéficier de contrats à durée indéterminé (CDI), la prise en compte de l'ancienneté comme paramètre inclus dans les contrats, le droit de jouir du régime indemnitaire tel que garanti par la loi, et le droit de représentativité au sein des syndicats des travailleurs.