Total, le groupe pétrolier français, a décidé, aux lendemains de la prise d'otages de Tiguentourine, de rapatrier certains de ses salariés expatriés en Algérie a annoncé, ce vendredi, Christophe de Margerie, PDG du Major français. Sans être une «exception» algérienne, la sécurité autour du personnel de Total sera également renforcée au Nigéria et au Sénégal. Si pour le premier pays, la présence des éléments de Boko Haram,en est la principale raison, le Sénégal lui est menacé pour son soutien à l'intervention militaire française au Mali. Parmi les mesures préventives, M. de Margerie a expliqué qu'il était question d'abord de limiter le nombre d'expatriés puisqu'ils représentent les cibles les plus intéressantes. Pour réduire le risque d'enlèvement, le groupe a eu le choix entre des rapatriements, ou envoyer ses expatriés sur des sites « plus sécurisés », a-t-il ajouté. Après les Américains qui ont fait rapatrier les familles de leurs expatriés, une procédure standard de sécurité, dit-on, c'est au tour cette fois des Français de passer à l'échelon supérieur « en matière de sécurité » avait révélé la presse hexagonale vendredi. Tout en refusant de donner des détails sur ces mesures, les entreprises françaises, elles, sont un peu plus de 450 en Algérie, elles ont préféré déplacer leurs employés expatriés vers des zones plus sécurisées, telles que, Hassi Messaoud et Alger. Le PDG de Total a confirmé cette information en annonçant qu'« en Algérie, ceux qui étaient dans le désert, on les a ramenés à Alger et ceux qui n'ont pas besoin de rester à Alger, on les a rapatriés en France ». Ces mesures de sécurité ne devront pas avoir d'impact sur la production d'hydrocarbures du groupe, selon lui, tout en estimant que les risques en Algérie ou au Mali n'influeront pas directement sur les cours du pétrole, beaucoup plus tributaire de la situation au Moyen-Orient et les tensions avec l'Iran. Rappelons que la production du Groupe provient désormais intégralement du champ de TFT (Tin Fouyé Tabenkort) avec 35% et détient également des intérêts de 37,75% et de 47% respectivement, dans les projets de développement gazier de Timimoun et d'Ahnet. Par ailleurs, le corps du 10e Japonais tué lors de la prise d'otages d'In Amenas, la semaine dernière, est arrivé hier à Tokyo à bord d'un avion de ligne, au lendemain du rapatriement au Japon de neuf autres dépouilles et de sept ressortissants rescapés, tous employés de la société nippone de construction de sites chimiques et énergétiques JGC. Du côté de la Malaisie, Kuala Lumpur a confirmé, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, le décès d'un second travailleur malaisien, tué lors de l'attaque du commando terroriste. Sa mort a été certifiée après l'identification de son cadavre grâce à sa dentition et à un tatouage. « Le corps de Tan Ping Wee a été identifié par une équipe médico-légale grâce à son dossier dentaire et aussi par l'authentification de son tatouage par sa famille », a déclaré le ministre malaisien. Quant au groupe pétrolier Statoil, il a confirmé vendredi la mort de trois de ses employés norvégiens, dont Tore Bech, 58 ans, le beau-père du ministre de l'Aide au développement. Deux autres Norvégiens qui travaillaient dans le complexe sont toujours portés disparus, a précisé dans un communiqué la compagnie norvégienne qui exploite le site gazier aux côtés de la britannique BP et de Sonatrach. Plus tôt dans la journée, le ministère norvégien des Affaires étrangères avait indiqué, pour la première fois depuis le dénouement de la prise d'otages samedi, qu'il n'y avait plus guère d'espoir de retrouver les cinq disparus vivants. Oslo a envoyé en début de semaine une équipe médico-légale à Alger pour tenter de les identifier parmi les corps de victimes dont l'identité reste à déterminer.