Les contractuels de l'APC d'Oran sont revenus à la charge, hier. Cette fois, ils ciblent le siège du secrétariat de la commune, sis au 42, rue Larbi Ben M'hidi. En effet, après de multiples rassemblements de protestation, tenus depuis la fin de l'année dernière, devant le nouveau siège de l'APC, à la rue Emir Abdelkader, les protestataires viennent de décider de changer de lieu et surtout d'interlocuteur pour exprimer leurs revendications. Ce changement intervient à la suite d'une audience que leur a été accordée, en ce mois de janvier, le maire d'Oran, M. Boukhatem Nouredinne, au cours de laquelle, le chef du nouveau exécutif communal s'est défendu de «toute responsabilité dans ce dossier qui a été géré, du début à la fin, par l'administration communale, au temps l'ancienne assemblée communale populaire.» C'est ce qui amené les saisonniers de la commune à cibler, cette fois-ci, le premier responsable de l'administration communale, en l'occurrence, le secrétaire général. Il s'agit, rappelle-t-on, de travailleurs de l'APC d'Oran ayant passé, en 2011, du statut de saisonnier à celui de contractuels. Ce changement de statut, présenté à l'époque par l'administration communale et par le syndicat des travailleurs, comme un «acquis majeur» à même de sortir ces travailleurs, dont certains ont une ancienneté professionnelle de 15 et 20 ans, de leur précarité, s'est finalement avéré être un «leurre», une «véritable arnaque» pour reprendre les termes utilisés par ces mêmes travailleurs, lors de leur sit-in de protestation. «On était saisonniers depuis 15 et 20 ans pour certains d'entre nous. En juin 2011, on nous a intégré avec des contrats, en bonne et due forme. Cela nous avait été présenté comme une avancée, un acquis socioprofessionnel. Un nouveau statut qui devait réparer une injustice, en nous faisant sortir de la précarité qui nous a été imposée, depuis plusieurs années. Mais finalement, tout cela n'était qu'une fourberie. Si notre salaire de misère, en tant que saisonnier, ne dépassait pas les 18.000 dinars, le statut de contractuels nous a précarisé encore d'avantage avec des salaires qui ne dépassent pas 16.500 dinars par mois. On peut imaginer facilement ce qu'un tel recul, au moment où tout est devenu plus cher, peut représenter pour un père de famille. Et comble des combles, ce nouveau statut de contractuel est à durée limitée contrairement à ce qui nous a été vendu par ses promoteurs. Toutes les années passées au service de la commune et des citoyens nous ont été volées. Les compteurs de notre ancienneté professionnelle sont passés, comme par enchantement, au zéro. Il n'y pas d'autres termes pour qualifier cette démarche. C'est tout simplement une arnaque commise en toute impunité à l'encontre de 1.200 travailleurs de la commune d'Oran.