Le décès, survenu au cours de la nuit du mardi au mercredi dernier dans le service de réanimation du CHU de Constantine de deux femmes avant leur accouchement après leur transfert dans un état critique de la clinique de Sidi Mabrouk, continue à alimenter la chronique dans la ville des ponts. Et au moment où tout le monde, les médecins comme l'opinion publique constantinoise qui demeure encore sous le choc, reste dans l'attente des résultats du rapport d'autopsie, rien n'a filtré hier vendredi sur les causes exactes de la mort des deux femmes qui présentaient des grossesses extra-utérines. En effet, selon les explications fournies à la radio régionale de Constantine par le directeur de cet établissement hospitalier de santé publique, spécialisé dans l'accouchement, cette affaire remonte à la nuit du mardi 10 au mercredi 11 septembre, quand les deux femmes qui étaient sur le point d'accoucher se sont présentées à la clinique. Après avoir subi les examens d'entrée, il s'est avéré que celles-ci présentaient des grossesses extra-utérines qui nécessitent des interventions par césarienne. Le directeur de la clinique a signalé que des complications sont intervenues par la suite mettant en danger la vie des deux femmes et ont nécessité leur transfert en urgence au service de réanimation du CHU où elles ont rendu leur dernier souffle. Une rumeur a circulé faisant état du décès de 8 parturientes en cette fin d'après-midi du mercredi 11 septembre. M. Hassan Berrania, directeur de l'EHS de Sidi Mabrouk, a dû intervenir sur les ondes de la radio pour expliquer en ces termes : «D'abord, je démens formellement qu'il y ait décès de 8 femmes comme cela a été propagé par la rumeur. Il y a eu deux décès de parturientes qui s'étaient présentées à notre clinique pour accoucher». «Celles-ci, a-t-il ajouté, présentaient une pathologie qu'il fallait d'abord soigner. Aussi, des médicaments donnés et jugés nécessaires ont été utilisés pour soigner ces parturientes. Malheureusement, leur état de santé a empiré et il a fallu les évacuer d'urgence au service de réanimation du CHU pour une prise en charge adéquate sachant que notre clinique ne dispose pas d'un service de réanimation pouvant prendre en charge des pathologies hors de sa compétence médicale. Il se peut qu'il y ait une incompatibilité avec le médicament ou que les victimes aient utilisé un autre médicament qui a provoqué l'aggravation de leur état», a supputé ce responsable en conclusion de son intervention. Dans son intervention jeudi par le même canal de la radio, le directeur du CHU Benbadis de Constantine, M. Abdesselem Rouabehi, a affirmé que les deux femmes étaient enceintes au moment de leur décès et aux premiers mois de la grossesse, «une grossesse qui n'était pas ordinaire, une grossesse anormale qu'on appelle grossesse extra-utérine», a précisé M. Rouabehi, poursuivant en disant qu'après avoir été transférées en urgence de la clinique de Sidi Mabrouk, l'équipe médicale du service réanimation a fait tout ce qu'elle a pu, mais leur état s'était encore aggravé et a provoqué leur décès dans ce même service. «Aussi, à la demande des parents des victimes et des médecins eux-mêmes qui sont intéressés au plus haut point de connaître les véritables raisons médicales qui sont à l'origine des décès, l'autopsie a été décidée», a ajouté encore le directeur du CHU en laissant entendre que le rapport d'autopsie sera révélateur des causes du décès de ces deux parturientes. Et à la fin, il a révélé que les victimes n'avaient pas subi d'opération par césarienne à la clinique de Sidi Mabrouk parce que leur état critique ne le permettait pas. «Elles avaient été mises sous traitement et en observation médicale par l'équipe de la maternité», a dit enfin M. Rouabehi. Ce dernier, malgré nos nombreuses tentatives hier pour essayer de connaître les résultats de l'autopsie, n'a pu être rejoint par téléphone.