L'ouverture des plis des offres technique et financière pour l'acquisition d'une licence de téléphonie mobile de troisième génération (3G) dimanche n'a pas levé le voile sur certaines exigences contenues dans le cahier des charges. De source proche de l'un des opérateurs en course, tout sera fonction du nombre de points obtenus par chacun des trois enchérisseurs. A l'Agence de Régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT), rien n'a filtré sur le contenu du cahier des charges pour l'octroi de la licence 3G aux trois opérateurs de téléphonie mobile sur le marché algérien: l'algérien Mobilis (public), la qatari Ooredoo, et OTA-Djezzy du groupe Vimplecom. On sait déjà que le montant ou la mise à prix de cette licence a été fixé entre trois et cinq milliards de dinars. Le montant proposé par chacun des trois opérateurs, OTA-Djezzy ayant retiré le cahier des charges, déterminera non seulement le classement des enchères, mais sera pris en compte pour l'octroi de points pour cette opération, selon la même source. Bien plus, précise-t-elle à Maghreb Emergent, ce sera l'offre technique de chacun des trois opérateurs qui devrait les départager. Le barème pour cette offre technique est, de fait, plus important que l'offre financière. «En fait, l'offre technique sera déterminante» pour l'ARPT dans l'attribution de points à chaque soumissionnaire, précise notre source qui a requis l'anonymat. Des sources au ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la communication précisent à Maghreb Emergent que l'opérateur «qui mettra sur la table la meilleure offre (technique et financière) arrachera la meilleure part de marché». Selon le cahier des charges, «il décrochera une couverture territoriale plus importante, soit plus de wilayas à couvrir», explique-t-on au ministère. Selon toujours les termes du cahier des charges, l'opérateur qui obtiendra la première place devrait en fait disposer de moyens techniques adéquats qui lui permettront d'assurer une prestation de qualité dans un grand nombre de wilaya. Un minimum de 22 wilayas couvertes à la première année Par ailleurs, les trois opérateurs sont tenus d'assurer une couverture en téléphonie mobile 3G d'au moins 22 wilayas dès la première année de lancement de cette technologie, et assurer cette prestation à l'ensemble des wilayas dans un délai de cinq ans. Le lancement de l'appel d'offres pour l'acquisition de la licence de téléphonie mobile de 3èmegénération avait débuté le 15 août dernier, le 15 septembre étant la date butoir de clôture de l'opération, et le début de l'ouverture publique des offres. Leur examen devrait s'étaler jusqu'au 15 octobre, selon l'ARPT. L'ex ministre de la Poste et des TIC Moussa Benhamadi avait indiqué que des licences provisoires seront attribuées aux trois opérateurs à cette date. La licence d'exploitation définitive ne sera octroyée qu'au-delà de cette date, le 1er décembre devrait correspondre, selon Benhamadi, au début de l'exploitation de la 3 G en Algérie. Sauts d'obstacles Les trois opérateurs devront ainsi, selon des conditionnalités posées par le cahier des charges, réussir un «sans faute» dans un singulier parcours du combattant. Il s'agit en effet du fameux «quitus» que la Banque d'Algérie devrait donner aux trois opérateurs pour attester de leur bonne santé financière et du fait qu'ils n'ont aucun contentieux bancaire, fiscal ou de sécurité sociale. Mobilis, Nedjma-Ooredoo et OTA-Djezzy doivent absolument présenter des documents attestant qu'ils n'ont aucun contentieux financier ou fiscal, avec des institutions algériennes, selon toujours les termes du cahier des charges. Ne pas répondre à cette conditionnalité éliminerait automatiquement le candidat à la licence 3G. Ces documents administratifs ou bancaires doivent être délivrés par la Banque d'Algérie, le «fisc» et la sécurité sociale. Tout doit être clean», souligne-t-on au ministère. Ces conditionnalités s'appliquent à tous les opérateurs y compris OTA-DJezzy, dont le litige bancaire avec la Banque d'Algérie n'a pas été officiellement «levé». Pour rappel, Djezzy a été condamné en 2012 pour transfert illicite de capitaux et fait l'objet d'un interdit de transférer des fonds à l'étranger. Le dossier serait «clos», selon des sources proches de Djezzy, qui ne devrait pas avoir de difficultés pour avoir le «feu vert» de la Banque centrale algérienne pour prétendre à l'exploitation de la licence 3G sur le marché algérien.