Le Forum des chefs d'entreprise (FCE), même s'il ne fait pas partie des groupes tripartites mis en place pour réfléchir à un pacte économique et social, “s'est étalé depuis plusieurs mois à élaborer les axes de réflexion et les points de vue qui devraient fonder sa conception concernant ce dialogue et le pacte envisagé”. Un premier document intitulé “Pacte de stabilisation et de croissance économique en Algérie” a été transmis “aux autorités à titre de première contribution du forum à la réflexion autour de cette idée”, nous dit-on. Le Forum des chefs d'entreprise semble avoir approfondi son premier document “en construisant une matrice d'actions concrètes” à mettre en œuvre, traduisant les orientations qu'il souhaite imprimer à cette concertation. En premier lieu, le président du Forum des chefs d'entreprise souligne “le besoin et la nécessité absolus de réhabiliter l'Etat dans son rôle de régulation de l'économie et d'inscrire la politique économique publique dans un cadre global, cohérent et transparent”. Ce besoin et cette nécessité, ajoute-t-il, “se doublent d'un impératif, celui de la modernisation de l'administration économique afin de créer les conditions appropriées à la mise en œuvre des politiques publiques”. En second lieu, le forum pense qu'“il y a fondamentalement dans notre pays un besoin et une nécessité absolus de reconnaissance du rôle économique et social de l'entreprise et de l'entrepreneur”. Du point de vue du FCE, “l'entreprise algérienne est un acteur majeur du développement, il est par conséquent fondamental qu'elle soit reconnue comme partenaire à part entière dans une économie de marché qui se construit”. Du coup, le forum estime que “la recherche d'un consensus social doit par conséquent s'inscrire dans une démarche visant, non pas à traiter de la question sociale stricto sensu, mais à jeter les bases d'un véritable pacte de stabilisation et de croissance en plaçant l'entreprise au centre de la politique économique”. En troisième lieu, le forum est convaincu que “les sources de la compétitivité résident dans la qualité de l'infrastructure, dans la qualité des institutions et leurs capacités organisationnelles et techniques”. Le Forum des chefs d'entreprise, dans cet ordre de préoccupation, rappelle qu'il a attiré l'attention des autorités “sur certains dossiers prioritaires sur lesquels notre pays a pris du retard et qui demandent maintenant un traitement urgent”. M. Omar Ramdane cite, notamment le poids de l'économie informelle, des implications de l'ouverture commerciale en cours, de la disponibilité et de la qualité de l'information économique. Ces questions jugées essentielles “sont inévitables dans tout débat sérieux”, souligne le FCE. Sur la question sociale, le forum milite pour qu'il soit clairement établi que “seule la richesse produite peut faire l'objet d'une redistribution”. Le forum a axé ses propositions sur un certain nombre de volets. Il s'agit de donner une meilleure visibilité à la politique économique nationale en s'interrogeant sur les politiques industrielles. Il s'agit aussi des mesures pour réduire la dépendance de notre économie vis-à-vis des hydrocarbures. Ces mesures concernent la promotion de l'investissement local, la place de l'investissement étranger, la mise à niveau des entreprises. En matière d'actions de modernisation du système de régulation économique et de l'environnement de l'entreprise, le forum évoque la concurrence et le secteur informel, le système fiscal et les prélèvements fiscaux, le contrôle de change, les procédures et les instruments bancaires, les procédures douanières, le foncier industriel et les politiques salariales et, enfin, les mesures relatives aux politiques de soutien au développement économique à long terme. Sur ce point il s'agira pour le forum de s'interroger sur le secteur de la recherche scientifique et technique et sur la recherche et le développement, le système d'éducation et la formation et, enfin, l'aménagement du territoire. Meziane rabhi