Bir El Ater, deuxième agglomération (84.000 habitants), de la wilaya de Tébessa. C'est aussi, un pôle minier connu, pour l'extraction et l'exploitation du phosphate, à Djebel Onk, considéré comme principal gisement de ce minerai et ses importantes réserves estimées à quelque 2,5 milliards de tonnes. Outre, son activité minière, la région est connue pour ses potentialités en matière d'agro pastoralisme avérées, terres de parcours étendues jusqu'aux confins du Sahara dit de Nememchas. Désignée à tort ou à raison de plaque tournante de la contrebande, avec ses satellites, Dhoukara, Ogla Malha ou encore, Saf Saf Ouesra et Oum Ali, toutes des localités rurales, éparpillées tout au long de la bande frontalière, une réputation sulfureuse, souvent abusive, selon la majorité des habitants de la ville. Bir El Ater est, aujourd'hui, accablée de tous les maux, certes elle est le paradis pour quelques-uns qui , en peu de temps, se sont constitués des fortunes colossales aux origines douteuses, en témoigne cet étalage de richesse qui frôle le ridicule, des contradictions dépassant tout entendement, entre l'aisance matérielle affichée avec ostentation et de l'autre côté, un rythme de vie encore teinté de nomadisme. Des contrastes entre, cette frange de la population qui se croit tout permis et une grande partie des habitants autochtones écrasés par le fardeau des problèmes vécus au quotidien, une jeunesse happée par le chômage, le mal-vivre et le peu de perspectives pour l'emploi, le logement, alors une seule issue reste devant eux : les activités commerciales et de transport liées à la contrebande, ce sont le carburant, les denrées alimentaires, le trafic de véhicules, les articles vestimentaires et autres. Depuis, les années 80, la ville de Bir El Ater vit à cette cadence. Autrefois, on y venait de partout et plus précisément à Djebel Onk pour goûter aux rudes travaux de la mine, par nécessité des familles entières ont, ainsi, immigré vers ce coin perdu qui était encore Bir El Ater, uniquement pour travailler et faire vivre leurs progénitures, c'était la belle époque « des gueules noires » dont certains retraités se rappellent la valeur du travail honnête. De nos jours, toute la région connaît le marasme d'une situation socioéconomique bien confuse, les opportunités d'investissements sont rares et peu viables, en sus d'un aménagement urbain qui laisse à désirer. Bir El Ater continue à fasciner beaucoup de personnes qui, pour sortir de la fange, veulent, elles aussi, tenter l'aventure et se faire une place au soleil, quitte à courir les risques de tout perdre.