«C'est pour la première fois qu'on agit pour le compte de propriétés privées en offrant aux occupants des chalets de la wilaya de Chlef des aides financières très appréciables pour en faire des habitations modernes et commodes », nous a déclaré un responsable. Une circulaire interministérielle a été élaborée par le gouvernement Sellal pour régler la question des maisons préfabriquées qui constituent depuis près de trois décennies une grande partie de l'habitat de la ville de Chlef. C'est ce que nous avons appris de sources proches de la direction du logement à laquelle échoit la mission de «régler le problème définitivement.» Le règlement concerne plus de 1800 logements préfabriqués. Il faut rappeler que, pour une première étape, 1200 d'entre eux ont été éligibles à des opérations «de mise à niveau » mais n'ont pas abouti. Et les 6000 chalets restants n'ont jamais été concernés par une quelconque prise en charge. Aujourd'hui, le gouvernement affirme avoir traité le dossier dans sa globalité -c'est-à-dire les 1800- et offre des solutions jugées « assez intéressantes » par des spécialistes de l'urbanisme. « Nous avons éliminé toutes les lourdeurs procédurales pour mettre un terme aux pratiques bureaucratiques avec lesquelles ces dossiers ont été gérés jusque-là. Décision est prise aujourd'hui pour mettre en œuvre des solutions simples et à la portée de tous les habitants de ces chalets, » nous confie un responsable du secteur. Il s'agit, nous explique-t-il, « de donner à chaque famille concernée 120 millions de centimes dont 8 seront retenus par la direction du logement de la wilaya (DLC) pour financer les services du CTC (Contrôle technique) qui est chargé d'imposer les normes conformes aux opérations de réhabilitation de l'ensemble des sites des préfabriqués qui ceinturent la ville.» Le CTC a ainsi pour mission de contrôler les fondations qui seront implantées dans tous les sites concernés par cette réhabilitation. «Il faut absolument que les fondations soient antisismiques, le CTC est aussi chargé de vérifier la qualité et l'architecture des façades extérieures que les familles auront choisies pour leurs habitations, il faut en faire des quartiers urbains modernes», nous dit-on. La plus grande nouveauté dans ces choix est que, disent nos sources, «le gouvernement n'oblige personne à détruire son chalet, on ne parle plus d'éradication comme on l'avait exigé il y a quelques années, les propriétaires peuvent réaménager à l'intérieur des façades comme ils veulent, seul l'aspect extérieur doit répondre aux règles urbanistiques.» Les habitants concernés ont donc le choix de détruire le chalet et reconstruire en dur, le réaménager ou le garder et construire à proximité. « On rappelle que toutes les familles ont eu « gratuitement » plus de 400 m3 de terrain chacune, en plus de celui sur lequel est bâti leur chalet », nous précise le responsable. « C'est un espace intéressant qui leur permet de construire ce qu'ils veulent et même de faire de grands jardins », ajoute-t-il en précisant que « tous les chalets et les terrains qui ont été donnés à leurs occupants leur appartiennent, donc de statut privé.» En plus de l'aide directe de l'Etat (120 millions de centimes), le gouvernement Sellal a en outre décidé, selon nos sources, d'octroyer à chaque famille, un prêt de 200 millions de centimes (au lieu d'un million comme annoncé il y a quelques années), bonifié à un taux d'intérêt de 1%. Il n'a été fixé aucun délai au remboursement de ce prêt. « Aucun échéancier ne sera mis en place », affirment nos sources. L'on souligne qu' «il est clair que ces aides directes et indirectes bénéficient au dernier occupant, parce que beaucoup ont vendu leur chalet ». On nous fait savoir que « tout cet argent a été sorti du FONAL (Fonds national du Logement), versé dans les caisses du Trésor et mis à la disposition du directeur du logement de la wilaya. » Nos sources affirment ainsi, que « c'est la première fois qu'on agit pour le compte de propriétés privées. » Autre mesure, il est permis à l'aîné des enfants de chaque famille (ou celui d'entre eux qui n'a pas de logement), de bénéficier de l'aide de la CNL (Caisse nationale du logement) qui est de 70 millions de centimes pour construire une habitation sur les terrains acquis à proximité du chalet parental.