Faire face à la pénurie d'eau est le souci majeur de plusieurs services. Pour pallier à cette pénurie et mieux gérer la ressource en eau, une politique de subvention aux techniques modernes d'irrigation, économes en eau, comme le goutte-à-goutte, a été mise en place par l'Etat. Dans ce cadre, des actions de sensibilisation sur l'utilisation de ce système -appelé aussi micro-irrigation- ont été lancées par la direction de l'hydraulique, en collaboration avec la direction des services agricoles (DSA). Selon un cadre de la direction de l'hydraulique, l'introduction de ce procédé d'irrigation recèle plusieurs avantages, essentiellement une économie d'eau et conséquemment une extension des superficies irriguées. Le goutte-à-goutte, nous expliquera-t-on, assure à la plante les besoins réels qui sont étalés au cours des stades végétatifs. A l'utilisation rationnelle de l'eau, il convient d'ajouter celle des engrais lesquels sont directement chargés dans l'eau distribuée par le système goutte-à-goutte. Bien sûr, avec un tel procédé de micro-irrigation et de ferti-irrigation, il en résulte une économie en termes de main-d'œuvre nécessaire. Les bienfaits se résument en un accroissement des rendements et une diminution des maladies cryptogamiques qui ont besoin d'humidité et de chaleur. Durant la dernière décennie, l'Algérie a encouragé l'adoption de techniques d'irrigation plus économes en eau, comme l'irrigation par goutte-à-goutte, en subventionnant les agriculteurs grâce à un plan national de développement agricole. Dans le même cadre et dans le but de réaliser les objectifs fixés par le contrat de performance signé avec le ministère de tutelle, visant la sécurité alimentaire et l'autosuffisance, la direction des services agricoles de la wilaya d'Oran a débloqué 10 milliards de centimes pour lancer une expérience pilote qui vise une autosuffisance en production céréalière. Ce projet, qui sera lancé dans la plaine de M'lata, comprend deux volets, à savoir de nouvelles techniques d'irrigation par le système goutte-à-goutte et l'assurance des récoltes contre les risques. L'expérience sera réalisée sur une superficie de 5.200 hectares. Le périmètre en question sera équipé de tous les moyens matériels et d'un système d'irrigation par goutte-à-goutte. Après le lancement de cette opération, les services agricoles s'attendent à un accroissement de la production des céréales à la faveur de la mise en application de l'instruction 1061 du ministère de l'Agriculture et du Développement rural d'octobre 2012, introduisant une formule de soutien encourageant la production céréalière et les grandes cultures. La disposition permet aux agriculteurs d'introduire des techniques modernes d'irrigation, pivot et goutte-à-goutte, avec paiement échelonné de leurs coûts sous forme de livraisons de récolte à la coopérative des céréales et légumes secs (CCLS). Notons, par ailleurs, que le programme d'irrigation agricole de la wilaya d'Oran prévoit l'extension des terres irriguées à 15.000 hectares à l'horizon 2014-2015. Pour concrétiser ce programme, les ressources hydriques seront mobilisées avec la réalisation de systèmes d'irrigation à partir, notamment, de retenues collinaires et de forages, l'adoption du système du goutte-à-goutte pour économiser l'eau, l'utilisation des eaux usées traitées et la création de groupements d'agriculteurs en vue de les impliquer dans l'opération. Ce programme renforcera la superficie irriguée estimée actuellement à 7.496 ha dont 2.877 ha destinés aux légumes, 343 ha aux arbres fruitiers et le reste réparti en vignes, céréales et fourrages avec l'usage de différents systèmes d'irrigation, notamment le goutte-à-goutte. Le programme de ré-exploitation des eaux usées traitées dans l'irrigation contribuera à élargir davantage les terres irriguées dans la wilaya où la direction des ressources en eau s'attelle à concrétiser le projet d'irrigation de 500 ha à partir de la station d'épuration des eaux usées d'Aïn Turck qui traite en moyenne 10.000 mètres cubes/jour.