Dans l'après-midi de samedi, la salle El Feth' a abrité un meeting de soutien à la candidature de Ali Benflis, l'ex-chef de gouvernement et l'ex SG du parti FLN, à la présidentielle. Officiellement, le meeting a été organisé par le FNL (Front National des Libertés) parti dirigé par Mohamed Zerrouki. Dans les faits, ce sont des militants appartenant à la dissidence de l'ex parti unique, restés fidèles à Benflis, qui ont assumé l'organisation de cette manifestation. L'appel du FNL, le premier parti qui a annoncé son soutien à la candidature de Benflis à la présidentielle, permet de contourner les entraves bureaucratiques. Comme enjeu, la participation des cadres du Front Moustaqbal (FM) à ce meeting, à visage découvert, sommes-nous tentés de dire, vise à barrer la route à la candidature de Abdelaziz Belaïd, SG du FM, et le forcer à s'aligner sur Benflis. D'autant que le congrès de ce parti, prévu pour les 19 et 20 décembre prochains, doit trancher, définitivement, la position du FM, quant à la prochaine présidentielle. Ainsi, les rôles étaient fixés, au départ, avant le coup d'envoi des travaux de ce meeting. Les intervenants, pour une fois, ont respecté la consigne, en restant concis et précis, même en improvisant leur discours. Les participants, venus de plusieurs wilayas de l'ouest du pays, pour la plupart des «leaders d'opinion» ou des «chefs de file», sont acquis au «programme de Ali Benflis», générique englobant le conglomérat de partis et de personnalités, ayant choisi le camp de ce futur candidat à la présidentielle. La lecture du communiqué final, adopté par la levée de la main, une bonne vieille méthode du parti unique, a été attribuée à une militante du FM, élue et membre d'une organisation de masse. Ali Benflis est, encore une fois, sollicité d'annoncer sa candidature, voilà en clair l'essentiel du communiqué, signé, entre autres, par des représentants de «la société civile» et politique de l'Ouest algérien. Les étudiants présents au meeting, ont revendiqué la mention de leur organisation, en tant que signataire de cette motion. Avant-hier, on a scandé dans la salle El Feth' et en dehors de la salle «Benflis président». Fait nouveau, il faut bien le souligner. Nous sommes bien en pré-campagne électorale. Noureddine Djellouli, ex P/APC d'Oran et ex-tête de liste du FM, lors des dernières législatives, a bien formulé cet état d'esprit «nous ne craignons aucune candidature. Bienvenue à la candidature de Yasmina Khadra. Bienvenue à la candidature de Abdelaziz Bouteflika». Par ailleurs, certains, dont des députés et des élus, se réclamant de Benflis, affichent, désormais, publiquement, leur préférence politique. On dirait que le verrou de la crainte des représailles de la part de l'administration a, bel et bien, sauté. Finalement, le meeting d'avant-hier, modeste en apparence, a des chances de donner un coup d'accélérateur aux suites des événements.