A un mois de la convocation du corps électoral en vue de l'élection présidentielle, Bouteflika dont tout le monde tente de déchiffrer les intentions pour cette cruciale échéance continue d'entretenir le mystère qui les entoure. Certes, des formations et des personnalités de la mouvance présidentielle affirment récurremment qu'il serait partant pour briguer un quatrième mandat et qu'il le fera savoir au moment qu'il jugera opportun. De fait, cette probabilité n'est plus exclue par une majorité de l'opinion publique au constat de la mise en branle par le clan présidentiel de l'énorme machine électorale à sa disposition. Par bon sens, le citoyen lambda ne l'écarte pas en estimant irréversible au vu de la précampagne électorale que mènent les rouages de cette machine. Il en est cependant qui sont bardés de la certitude que Bouteflika a définitivement renoncé à un quatrième mandat et que tout le tapage que font les affidés du clan présidentiel en faveur de sa candidature n'est destiné qu'à lui permettre de «négocier » en position de force le scénario de l'élection présidentielle le plus approprié pour la préservation de leur camp. Bouteflika se fait donc prolongeant par là même l'indécision qui règne dans la classe politique à se déterminer dans la position à prendre sur l'élection présidentielle. Ce qui a engendré la situation ubuesque pour de potentiels candidats à cette élection d'apparaître dépendants pour leur engagement ou leur refus d'y aller de ce que Bouteflika va décider pour ce qui le concerne. A un mois de la convocation du corps électoral pour une élection présidentielle, dans tous les pays où l'engagement politique est sous-tendu par des convictions dont celle de servir la nation et les citoyens, les forces déterminées à solliciter le suffrage universel ne se «tâtent » plus de savoir que faire. Leurs candidats sont déjà connus de longue date et leurs partisans battent campagne sans se préoccuper qui de leurs adversaires sera ou non partant dans la compétition. En Algérie, c'est tout juste des supputations aléatoires que les citoyens peuvent avancer quant aux identités des acteurs politiques qui sont déterminés à se porter candidat. L'incongruité de la situation dans laquelle les citoyens voient enfermés les candidats potentiels n'a pas échappé à certains qui sans se découvrir franchement ont lâché la bride à leurs partisans. Une façon de faire comprendre à l'opinion sceptique que si eux aussi ont mis ainsi en marche la machine électorale dont ils disposent, ce n'est pas pour jeter l'éponge à l'annonce de ce que Bouteflika décidera pour ce qui le concerne. Sans pour autant que leurs candidatures qu'ils pensent avoir rendues quasi officielles par les appels en leur faveur que lancent les «comités de soutien » qui se sont créés pour les démarcher auprès de l'opinion et de l'électorat ne soient perçues comme irrévocables par les citoyens. D'où pour ceux-ci la persistance du flou qui entoure toujours pour eux la prochaine élection présidentielle. Dont ils sont parfaitement conscients qu'elle comporte des enjeux cruciaux pour la nation mais doutent qu'elle va constituer l'opportunité d'où émergera la solution politique susceptible de permettre à l'Algérie de relever les défis auxquels elle est confrontée au plan interne et dans celui de son environnement régional et international.