Le Conseil national du SYNAA revendique «la revalorisation de la rémunération des prestations architecturales relatives au suivi et au contrôle de la réalisation des projets.» C'est ce que nous relevons dans le dossier que le syndicat a remis hier aux rédactions. Le Conseil national compte brandir publiquement cette revendication lors de la réunion de sa deuxième session qu'il tiendra demain à l'hôtel El-Djazaïr. Ses membres estiment que «la révision du barème de rémunération de la mission de suivi et de contrôle des travaux» est «un gage pour la qualité architecturale.» Ils écrivent dans leur déclaration que «la qualité de l'architecture est étroitement tributaire de la qualité de la maîtrise d'œuvre.» Qualité qu'ils estiment «pourtant tellement décriée, (mais) ne peut se départir à la fois de la fougue créatrice du concepteur et de la rigueur de sa mise en œuvre.» Les architectes pensent ainsi qu' «elle est forcément la quête de tous les intervenants dans la mission de maîtrise d'œuvre.» Ils soulignent alors que «le gage de qualité dans la mise en œuvre en bâtiment est cette soumission à la formule consacrée «suivant les règles de l'art» dans la mission de suivi et de contrôle des travaux. Ils reprochent cependant que «ce volet de la maîtrise d'œuvre est aujourd'hui clairement dévoyé de son objectif par une gestion de projet complètement inappropriée.» Preuve en est, expliquent-ils «les avis d'attribution relatifs aux missions de suivi et contrôle des travaux, les cahiers des charges des concours d'architecture et autres consultations, renseignent sur les inconséquences, entre autres, de la rémunération de ces missions.» Le Conseil national note en outre, que «les maîtres d'ouvrages qui gèrent l'argent public, et même ceux relevant du secteur économique de l'Etat, trouvent dans l'arrêté interministériel du 4 juillet 2001 modifiant celui du 15 mai 1988 portant modalités d'exercice et de rémunération de la maîtrise d'œuvre en bâtiment l'échappatoire pour se soustraire à la responsabilité du choix qui leur incombe.» Ces responsables, affirment les architectes, «hypothèquent ainsi indéfiniment la qualité des réalisations en réduisant à la portion congrue la rémunération du suivi de la réalisation des projets et en transformant la rémunération de cette mission de maîtrise d'œuvre à un marchandage basé sur un personnel réduit à son maximum.» Autre remarque du Conseil national du SYNAA «aucune révision de la grille d'honoraires des missions de suivi n'a été opérée par les pouvoirs publics et ce depuis 2001 alors qu'entre temps, le coût du travail a connu une hausse considérable.» Refusant entre autres «des traitements de misère, une architecture au rabais ( )», et «sur proposition de son bureau national et par la représentation de son Conseil national», le SYNAA déclare adopter le texte portant proposition de modification de l'arrêté interministériel de 2001 et appelle les pouvoirs publics à une révision urgente de la partie variable des honoraires de maîtrise d'œuvre ( ).»