Les deux syndicats qui ont observé la semaine dernière, chacun de son côté, une grève dans le secteur de l'éducation, en l'occurrence le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), ont décidé de revenir à la charge à partir de demain. Le SNAPEST a décidé le retour à la grève annoncée pour trois jours à partir de lundi en dépit de l'appel du ministère de l'Education «au dialogue et à la sagesse». Le syndicat de Meziane Meriane a pris cette décision jeudi à l'issue d'une réunion en estimant que «le ministère de l'Education s'est muré dans le silence face aux revendications formulées». Il rappelle à la tutelle sa responsabilité «à corriger les bavures contenues dans le statut particulier et qu'elle a elle-même reconnues». Le même responsable syndical insiste sur le fait que son syndicat ne dit pas que les portes du dialogue sont fermées mais que jusqu'à présent, il n'y a pas eu de véritables négociations. «Si cela relève des prérogatives d'autres ministères et de la fonction publique, que des discussions soient ouvertes avec eux». De son côté, l'UNPEF a décidé également de reconduire la grève entamée dimanche dernier, à moins, selon son président, «qu'il y ait réponse de la part du ministère» quant à sa plateforme de revendications. Le premier responsable de l'UNPEF rappelle que le syndicat avait déposé un préavis de grève le 22 janvier dernier auprès du ministère de tutelle et que ce dernier n'a pas donné de suite. En plus de la grève dans les établissements scolaires, l'UNPEF compte monter au créneau en envisageant d'organiser lundi prochain des sit-in devant les directions de l'éducation du pays. Pour sa part, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) avait décidé de recourir à la même action mardi prochain en optant, selon Larbi Nouar, son coordinateur national, pour une grève d'une journée reconductible et ce, «en fonction de l'attitude de la tutelle». De son côté, le ministère de l'Education plaide la cause des syndicats s'agissant de la révision du statut particulier, mais affirme que la solution n'est pas à son niveau et se situerait au niveau de la fonction publique et des ministères du Travail et des Finances. C'est ce qu'a précisé le chargé de communication du département ministériel en réitérant la disponibilité de ses responsables au dialogue. Le même représentant nie, par ailleurs, «les affirmations des syndicats quant à une fin de non-recevoir à leurs doléances, assurant à ce propos que des rencontres ont eu lieu avec l'UNPEF à la suite de leur dépôt de préavis de grève». A propos des revendications liées à la promotion des enseignants, le chargé de communication rappelle que «le ministère de tutelle ne peut pas enfreindre la loi s'agissant de l'évolution dans la carrière dans ce grade, d'autant que la fonction publique s'y refuse». Par ailleurs, le ministre de l'Education, en visite jeudi à Tissemsilt, a annoncé que son département comptait alléger le programme scolaire du cycle primaire à partir de la prochaine rentrée. Il a précisé que «les cours seront allégés principalement en première et deuxième années primaires, ce qui permettra à l'élève une plus grande assimilation des leçons», ajoutant que cette action s'inscrivait dans le cadre des démarches du ministère visant à développer et à moderniser l'école algérienne. A une question sur les cours particuliers, le ministre a souligné que «son département œuvrera, à partir de la prochaine année scolaire et grâce à la mobilisation des capacités de tous (directions de l'éducation, parents d'élèves et partenaires sociaux), à lutter contre ce phénomène négatif». Il insiste sur le fait que «le ministère ne peut accepter que le professeur oblige l'élève à suivre des cours particuliers et il n'est pas raisonnable que ce phénomène touche les élèves de 1e et 3e années du primaire».