Poursuite du mouvement de grève. C'est ce qu'ont décidé trois syndicats de l'Education, le CNAPEST, l'UNPEF et le SNAPEST. Le ministère de l'Education, pour sa part, semble souffler le chaud et le froid en décidant au départ d'opérer des ponctions sur salaire aux grévistes et en déposant plainte devant la justice et en donnant des assurances ensuite aux partenaires sociaux sur la prise en charge de la revendication concernant la promotion des enseignants du primaire et du moyen. Dans cette situation qui tend à devenir de plus en plus tendue, des voix, des parents d'élèves et des élèves eux-mêmes, commencent à s'élever quant aux conséquences de cette grève sur l'année scolaire. La colère risque de se généraliser dans le secteur si les deux parties en conflit campent sur leurs décisions en tirant sur la corde raide. Le CNAPEST et l'UNPEF ont décidé jeudi de reconduire leur mouvement de grève déclenché il y a près de deux semaines. Le SNAPEST a décidé hier lors de la réunion de son conseil national de reconduire une grève ouverte ou de quatre jours à partir du début de semaine. Mercredi, le ministre de l'Education nationale, quant à lui, a affirmé que la revendication relative au droit à la promotion des enseignants des cycles moyen et primaire sera prise en charge, à l'issue de la réunion de mardi entre la tutelle et des représentants de la Fonction publique. «Un travail est en cours pour dégager l'enveloppe financière nécessaire à la couverture de l'impact financier qui en découlera», selon ses déclarations rapportées par l'APS. Une décision qui n'a pas convaincu les syndicats de faire marche arrière considérant l'initiative insuffisante et dénonçant le double langage du ministère. Pour le CNAPEST, cité par l'APS, «il y a un double langage de la part de la tutelle qui affirme que les portes du dialogue sont ouvertes alors que depuis des mois nous n'avons été invités à aucune rencontre pour discuter des différentes revendications que nous soulevons». La décision de reconduire la grève a été prise, a-t-il expliqué, d'autant que le ministre n'a annoncé «aucune mesure» concernant le cycle secondaire alors que d'autres revendications «importantes» demeurent «non prises en charge» par le département d'Abdelatif Baba-Ahmed. Le coordinateur national du CNAPEST qui a déploré «la mise à l'écart» des syndicats par la tutelle, a «exigé» la présence de ces derniers lors des réunions du ministère avec les autres ministères et la Fonction publique.» Nous n'exigeons pas d'intervenir ou de signer les PV de réunions, mais d'être associés à ces rencontres pour en être informés», a-t-il ajouté en accusant des «collaborateurs» du ministre de «mal informer» ce dernier de l'évolution de la situation liée à la grève dans le secteur. L'UNPEF a estimé, pour sa part, que «le ministère a transcendé le syndicat pour s'adresser aux enseignants et aux élèves à travers les médias. Nous considérons que c'est une erreur de jugement». Le président de l'UNPEF, Sadek Dziri, a qualifié d' «insuffisante» l'annonce faite mercredi par le ministre de l'Education. Il a exigé une «session de concertation» avec la tutelle qui «doit transmettre» le PV de la réunion avec la Fonction publique pour «rassurer» les syndicats de sa «réalité». «La tutelle parie sur la rupture de la relation qui lie notre syndicat à sa base. Aussi, nous disons que plus l'étau se resserre sur nous, plus grande sera notre détermination à poursuivre notre action jusqu'à la prise en charge de nos revendications», a martelé M.Dziri qui a tenu à préciser que l'UNPEF ne demande pas à ce que «tout soit concrétisé à la fois». En reconduisant sa grève, le SNAPEST estime que la dernière décision prise par le ministre ne concerne pas tous les syndicats et qu'il y a d'autres revendications qui sont restées sans réponse. Le coordinateur régional du SNAPEST a dénoncé hier les pressions exercées par le ministre à l'encontre des enseignants. Il a souligné que «la tutelle a eu recours aux ponctions sur salaire et aussi à l'interdiction d'accès aux grévistes à leurs établissements scolaires». M.Aous a également dénoncé l'ingérence du ministère des Affaires religieuses dans cette grève à travers des prêches dans les mosquées.