La situation reste toujours incertaine et confuse dans les établissements scolaires de certaines grandes villes du pays où les élèves de terminale sont sortis dans la rue pour demander au ministère d'appliquer un seuil des cours et la prise en compte de la grève des enseignants dans la confection des épreuves du baccalauréat. Immédiatement après le gel de la grève des syndicats de l'enseignement, c'était au tour des lycéens, et plus spécialement ceux des classes de terminale de sortir dans la rue, ou de faire des piquets de grève à l'intérieur même de leurs établissements, pour appeler à la prise en compte des cours ratés du fait de cette grève des enseignants, et que les examens de fin d'année prennent en compte cette situation, outre le fait qu'ils refusent des cours de rattrapage qui rognent sur leurs vacances scolaires. Jeudi, le directeur de l'Office national des examens et concours, Brahim Abbassi, a tenté de rassurer les élèves de terminale que la date du baccalauréat est maintenue au 1er juin et que la revendication de l'application du seuil, comme demandée par les lycéens, sera prise en compte. 'Le calendrier des examens scolaires est maintenu, les dates prévues restent inchangées'', a-t-il confirmé dans une intervention à la radio nationale. Pour les épreuves du cycle primaire, une première session est prévue le 28 mai et la seconde le 25 juin, la date du baccalauréat est maintenue au 1er juin et le BEM le 9 juin sur trois jours. 'Il n'est pas question de reporter les dates des examens'', a-t-il précisé, avant d'affirmer que 'il n'est pas question de poser des sujets (notamment pour le bac) sur des parties non traitées du programme. Donc, les sujets posés seront ceux des parties (du programme) étudiées en classe''. 'Nous avons engagé une réflexion sur une solution durable dans l'intérêt des élèves, et les sujets des examens porteront sur les parties du programme traité'', a encore expliqué M. Abbassi pour confirmer que le seuil des cours (ou Attaba) sera bien appliqué cette année encore, comme en 2003. Concernant les dates des compositions, elles ont été fixées au 2 mars pour les établissements qui n'ont pas connu de perturbation, alors que pour les autres établissements, les dates des compositions seront déterminées par les conseils de classe, a par ailleurs indiqué M. Abbassi. Pour le programme de rattrapages, une des revendications des élèves de terminale, il a estimé qu'il doit être exécuté pour éviter des problèmes aux étudiants plus tard à l'université. «Si le plan de rattrapage est exécuté, il n'y aura pas de problème, car le ministère a traité le fond du problème. Des propositions sont à l'étude», a expliqué M. Abbassi, qui a souligné qu'il n'y aura pas de changement dans la conduite des examens, à savoir, pour le bac, 2 sujets au choix et une demi-heure supplémentaire pour que les candidats lisent bien les sujets. Pour autant, la protesta des élèves de terminale s'est poursuivie jeudi à Alger pour la cinquième journée de suite. Plus d'une centaine d'élèves du cycle du secondaire et particulièrement les élèves de terminale se sont regroupés devant l'annexe du ministère de l'Education nationale dans la commune de Kouba, près de la nouvelle cour d'Alger pour demander l'application du 'seuil'' (el Attaba) pour la confection des sujets des examens et que les sessions de rattrapage ne rognent pas sur la période des vacances scolaires de printemps. Les élèves «refusent de payer les frais du retard accusé du fait de la grève des enseignants et ces derniers tentent de terminer le programme rapidement en dispensant plusieurs cours en une heure de temps», lancent des élèves au milieu d'un imposant cordon de sécurité. Dans plusieurs lycées d'Alger, des piquets de grève tournante ont été organisés dans les cours des établissements, alors qu'à Béjaïa, la situation reste tendue. Des lycéens de cette wilaya, sortis dans la rue depuis plusieurs jours, ont tenté de caillasser la direction de wilaya de l'Education. Un fort déploiement des services de sécurité était sur les lieux et a à plusieurs reprises repoussé les attaques des élèves. La tension était perceptible dans le centre-ville, la circulation automobile était perturbée, alors que la plupart des magasins ont baissé précipitamment leurs rideaux. Le directeur de l'Education est intervenu sur les ondes de la radio locale pour rassurer les élèves de terminale, sur la prise en charge de leurs revendications. A Oran, et malgré les assurances du ministère de l'Education, les lycéens protestataires n'ont pas rejoint les bancs des classes. Peu convaincus de ce qui a été déclaré par le ministère concernant le maintien de la date du baccalauréat, les lycéens ont choisi la rue pour exprimer leur colère, se considérant comme «victimes de la grève des enseignants». Le regroupement des lycéens s'est poursuivi durant la matinée de jeudi devant la direction de l'Education. Pour calmer les esprits, les responsables de l'académie ont ouvert les portes du dialogue en recevant des délégations d'élèves pour leur expliquer la situation et les assurer que le seuil des cours demandé a été accepté. En parallèle, tous les établissements scolaires ont reçu le programme de rattrapage, a-t-on appris.