Les élèves du palier secondaire n'ont pas été convaincus par les assurances du ministère de l'Education nationale concernant les modalités de rattrapage des cours perdus et l'attribution d'une durée suffisante pour les révisions avant les épreuves du baccalauréat prévues à partir du 1er juin. Les lycéens veulent «de l'écrit». «Nous ne pouvons pas faire confiance à un communiqué repris par des organes de presse. Le ministre ne s'est pas adressé à nous et il n'y a pas eu d'affichage au niveau des établissements scolaires», soutiennent des élèves de terminale qui ont tenté d'observer, hier, un rassemblement devant le ministère de l'Education nationale. Depuis le début de la semaine, les candidats au baccalauréat se réunissent par centaines devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à Alger, pour protester contre toute atteinte au calendrier des vacances scolaires et report de la date des examens, dans le cadre du programme de rattrapage des séances perdues lors de la grève des syndicats autonomes. Pourtant, le ministère a assuré les élèves que la commission chargée d'élaborer un programme de rattrapage n'a pas modifié le calendrier des vacances et, de ce fait, la date du déroulement des épreuves du bac est maintenue. Aussi, le rattrapage des cours pour les classes concernées par la grève des enseignants, qui a duré presque un mois, a été laissé à l'appréciation des chefs d'établissement. Le département de Baba Ahmed a, en outre, clairement expliqué que seuls les cours effectivement dispensés en classe seront concernés par les sujets d'examen. C'est dire que le message n'est pas du tout passé. Les slogans scandés par les élèves protestataires expriment toujours la nécessité de fixer un seuil des cours pour les élèves de terminale. «Nous refusons d'être les victimes de conflits opposant les syndicats à l'administration», insistent les protestataires, groupés puis dispersés par les policiers. Les parents d'élèves estiment qu'il y a «une faille» dans la stratégie de communication du ministère de l'Education nationale. Selon le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed, «si les élèves avaient été rassurés à temps, c'est-à-dire juste après le gel de la grève des enseignants, que le calendrier des vacances ne serait pas touché et que les examens ne seraient pas reportés, ils ne seraient sûrement pas sortis dans la rue pour demander à ne pas être sacrifiés». Tout en minimisant le nombre des établissements concernés par «les perturbations causées par la grève des élèves», M. Khaled estime qu'il y a «des lacunes de communication au niveau local». Selon le représentant des parents d'élèves, les directeurs d'établissement auraient pu rencontrer les représentants des parents d'élèves et leur communiquer les assurances de la tutelle, au lieu de les laisser sur leur faim et attendre le lendemain pour l'apprendre via la presse. D'ailleurs, au niveau des lycées où le contact a été fait, les élèves ont repris les cours normalement, soutient notre interlocuteur, qui appelle M. Baba Ahmed à faire une déclaration de manière officielle et de s'adresser directement aux élèves «afin qu'ils reprennent confiance et se décident enfin à reprendre les cours».