A la louable initiative de l'office des établissements des jeunes (ODEJ), et à l'occasion de la Journée mondiale de la santé, une journée de sensibilisation a eu lieu cette fin de semaine au siège de l'office sur l'autisme infantile, une maladie méconnue, qui connait une inquiétante propagation en Algérie. En effet, conçu et réalisé par la cellule audiovisuelle de l'ODEJ, un document vidéo sur cette maladie neurologique, réalisé avec un pédopsychiatre et des psychologues cliniciens, a montré l'urgence d'une prise en charge médicale des enfants autistes, privés de structures de soins spécialisés dans la majorité des wilaya du pays. Chiffres à l'appui, une psychologue-clinicienne citera 219 cas d'autisme diagnostiqués sur des enfants pour la seule wilaya de Tiaret contre 191 en 2012 et 152 en 2011, des chiffres qui donnent froid au dos. Un autre psychologue parlera de trois à quatre cas d'autisme infantile enregistrés chaque semaine, au plus grand désarroi des parents qui ne frappent pas souvent à la bonne porte. Dans une intervention, le docteur Kaâbouri Med, lui-même psychologique chevronné, affirmera que l'enfant atteint de ce handicap « peut être guéri à condition qu'il soit précocement pris en charge. C'est au pédiatre de détecter les signes précurseurs chez le nourrisson », a-t-il souligné. «Le diagnostic est toujours clinique. L'enfant autiste souffre d'une terrible angoisse. Il ne sourit pas. Il se retire de son environnement familial et se replie sur soi-même. Son regard est périphérique et fuyant», explique une autre psychologue exerçant au centre des enfants inadaptés mentaux de Tiaret. «A deux ans, ses troubles de communication verbale sont perceptibles. Ses paroles n'ont pas de sens», a expliqué la psychologue, ajoutant que la prise en charge doit englober le triptyque «médical, psychologique et social». Les troubles autistiques nécessitent des soins précoces et de longue haleine, a-t-elle conclu. Résolument impliqué dans la sphère juvénile, l'office des établissement des jeunes (ODEJ) de Tiaret, sous la houlette de son infatigable directeur, Benameur Mourad, aidé par une équipe pluridisciplinaire des plus dynamique, multiplie les actions en faveur de la prévention et de la lutte contre certaines maladies méconnues et des fléaux sociaux dans les rangs des jeunes, une frange fragile de la société.