Les pannes prolongées des ascenseurs dans les tours de la cité 1.063 logements location-vente font sortir les coacquéreurs de leurs gonds. Les habitants de cette cité, sous l'égide de leur association de quartier, vont observer demain un sit-in devant la direction régionale de cette agence pour protester contre les pannes répétées et prolongées des ascenseurs dans les tours de 16 et 9 étages. «Certains blocs de seize étages restent sans ascenseurs durant des mois voire des années. Toutes nos sollicitations auprès des responsables de cette agence sont restées lettre morte. Et même les quelques ascenseurs qui sont fonctionnels ne sont pas entretenus ce qui menace la vie des habitants. Le câble d'un ascenseur a récemment failli se détacher en raison de l'absence d'entretien», affirme cet habitant. Les câbles en acier des ascenseurs doivent être en fait contrôlés régulièrement, s'ils sont tendus uniformément et s'ils contiennent assez de lubrifiants. La durée de vie des câbles asséchés peut se réduire de moitié. «L'entretien des ascenseurs ne se fait plus depuis plusieurs mois suite à la résiliation du contrat avec une société spécialisée. Nous sommes souvent contraints à recourir aux services de techniciens privés pour huiler les câbles et autres installations», déplore un autre habitant. Le laisser-aller et l'abandon a atteint un seuil critique, selon plusieurs habitants rencontrés dans cette cité. Preuve de cette situation de laisser-aller, les coacquéreurs d'un bloc de 16 étages se sont retrouvés obligés de cotiser pour acheter un câble pour un prix de 11 millions de cts. «Notre ascenseur est en panne depuis plusieurs années. Après plusieurs tentatives auprès des responsables locaux de cette agence, nous nous sommes finalement résignés à cotiser pour acheter le câble. Chaque coacquéreur a dû verser 2.500 dinars», affirment des délégués des habitants du bloc 25. Le problème des pannes prolongées et répétées des ascenseurs ne concerne pas seulement cette cité. Décembre dernier, les habitants de la cité 1.377 logements AADL, située près du rond-point de la pépinière à la sortie Est de la ville, avaient fermé le tronçon de la route nationale 11 reliant le rond-point El Morshid à celui de la pépinière pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de vie dans les immeubles dépourvus des ascenseurs. «La vie dans des tours sans ascenseurs est devenue un calvaire pour les habitants des étages supérieurs. Mes enfants scolarisés sont contraints de déjeuner dans le jardin de la cité», avait affirmé cet habitant. Et un autre d'enchaîner : «Dans certains blocs les ascenseurs sont en panne depuis cinq ans. Nous avons averti les responsables de cette agence de ces pannes prolongées, mais en vain». Un représentant des habitants ajoute : «C'est de l'arnaque ! Chaque locataire verse mensuellement 2.650 dinars de charges pour l'entretien des immeubles, mais nous avons droit en contrepartie à rien», avait regretté un délégué des contestataires. Les habitants des étages supérieurs vivent dans une angoisse permanente. Escalader une tour de seize étages est un exploit sportif pour une personne saine. Pour les personnes âgées ou malades, les femmes enceintes et enfants en bas âge c'est un supplice. Elles sont contraintes de faire un choix douloureux entre monter 16 étages ou ne pas quitter le domicile.