Le président du MSP, Abderrezak Mokri a justifié le refus de son parti de participer aux consultations sur la révision de la constitution, par l'absence de volonté politique pour mener un dialogue national sérieux. Le chef du parti MSP a énuméré une série de raisons, hier, lors d'une conférence de presse, tenue au siège du parti, ayant poussé son parti à rejeter l'invitation de Ahmed Ouyahia, pour participer au dialogue. Mokri accuse le pouvoir en place de vouloir arracher la caution de l'opposition sur des décisions prises et une constitution, sur mesure, choisie par l'administration en place. «On est dans la réédition des expériences, déjà passées», a-t-il affirmé. Pour illustrer ses propos, il explique que les plus importantes propositions faites par l'opposition et par la majorité de la classe politique «sont absentes dans la copie qui nous a été remise», a-t-il mentionné, notamment celle relative à la mise en place d'un gouvernement qui sera issu de la majorité parlementaire. Pis, ce que propose le pouvoir en place, «un régime politique qui n'existe, nulle part, dans le monde : un président qui ne gère rien, et qui n'est comptable devant personne mais qui a tous les pouvoirs». Abderrezak Mokri a qualifié cette première copie de la nouvelle constitution d'«aberration constitutionnelle». Il va, plus loin, en accusant le pouvoir de continuer à s'ingérer dans les affaires internes des partis politiques. C'est ainsi qu'au moment où il invite ces partis à participer au dialogue «des jeunes militants, issus de l'académie de notre parti, subissent des intimidations et des pressions faites par les services de sécurité». Il poursuit : «les services de la police les interrogent sur l'origine des financements et s'ils ont l'habitude de rencontrer le président du parti, Abderrazak Mokri». «C'est une forme d'intimidation, qu'on dénonce, des pratiques qui se contredisent avec l'esprit des réformes démocratiques et l'intention d'opérer un changement». Le conférencier précise que la crise de confiance persiste, malgré les discours prononcés par les membres de l'administration, car entre les textes et l'application, il y a un grand écart. Il cite l'exemple relatif à la création des associations. «Le texte ouvre droit à la création d'association, mais sur le terrain, il est plus facile de créer un parti politique que de créer une association», a-t-il mentionné. Le président du MSP dénonce, également, les décisions prises par le gouvernement sur des questions stratégiques qui doivent susciter, au préalable, un débat national sérieux ou bien des consultations avec la classe politique. Il cite la décision relative à l'exploitation du gaz du schiste et sur la question sécuritaire en Libye. Interrogé sur l'invitation de Aboudjarra Soltani aux consultations sur la révision de la constitution, Mokri a précisé qu'il l'a su, à travers la presse avant de confirmer auprès du concerné. Et d'ajouter qu'Aboudjerra Soltani est membre du MSP et qu'il tiendra compte de sa décision. Pour ce qui est du retour des membres du FIS dissous sur la scène politique, le président du MSP a estimé que «ce sont des Algériens et qui ont le droit de faire de la politique». A noter que la coordination pour les libertés et la transition démocratique, dont le MSP fait partie, s'est donné rendez-vous, pour le 10 juin prochain pour l'organisation d'une conférence nationale. Plusieurs thématiques seront débattues : sur le secteur de l'énergie, sur la liberté de la presse ainsi que d'autres dossiers d'intérêt national.