Les représentants de plusieurs sections syndicales de l'UGTA, regroupés dans une «Coordination des sections syndicales de Constantine», sont revenus, hier, à la charge en se rassemblant devant la maison des syndicats, siège de l'Union de wilaya, pour reprendre les mêmes revendications exprimées dans un premier rassemblement organisé le 25 mai dernier. On se rappelle qu'à travers leur première protestation, ces syndicalistes ont exigé le départ en bloc de tous les responsables des Unions locales dont les mandats ont expiré, tout en faisant pression sur le responsable désigné par la centrale syndicale pour préparer le congrès de wilaya, lui demandant d'activer le processus et tenir ces assises dans les délais les plus courts. Pendant le rassemblement organisé hier, ce dernier, qui s'est abstenu de recevoir les contestataires et leur parler, a fait connaître sa réponse en déniant toute représentativité aux protestataires. «Ces gens-là ne sont pas représentatifs», nous a-t-il déclaré, hier, en nous recevant dans son bureau. « Ils parlent en tant que responsables des sections syndicales, mais ils n'ont pas cette qualité car ne possédant pas de procès-verbaux d'installation », a ajouté en effet M. Boudjemaa Rahma, président de la commission de préparation du congrès de wilaya de l'UGTA de Constantine. A ceux qui réclamaient le départ des responsables des Unions locales, M. Rahma rétorquera qu'ils n'ont pas, non plus, de prérogatives pour le faire car celles-ci relèvent du congrès de l'organisation dont les décisions sont souveraines. Et d'annoncer, à la fin de l'entretien, que les assises du congrès de wilaya se tiendront, au plus tard, au cours du mois de septembre 2014. Mais n'en démordant nullement, les contestataires ont brandi des banderoles qui interpellaient les responsables des Unions locales et Rahma Boudjemaa, lui demandant notamment « où en est la préparation du congrès ». Ils s'en sont pris ensuite au député qui préside l'Union locale Est, estimant qu'il devait quitter immédiatement son poste pour incompatibilité de son mandat syndical avec celui de membre du Parlement. « La situation actuelle ne peut se prolonger davantage », ont déclaré la vingtaine de contestataires qui ont été facilement contenus par le cordon de police déployé dès le matin autour de la maison des syndicats pour prévenir toute violence ou une entrée en force des manifestants. Ces derniers se sont contentés de manifester pacifiquement en affichant leurs principales revendications par des slogans affichés sur la porte d'entrée et en terminant par la rédaction d'un communiqué, qu'ils ont diffusé à la presse, et dans lequel ils ont rappelé leurs revendications et demandé la réintégration à leurs postes syndicaux du secrétaire général et d'un membre de la section syndicale des cheminots de Constantine qui avaient été suspendus la veille par le secrétaire général de l'Union locale centre. Entre-temps, et pour appuyer cette dernière revendication, leurs collègues des chemins de fer, affiliés à la section syndicale trains et exploitation, avaient déclenché une grève à 5h du matin en coupant la voie au niveau de l'aiguille 43 de la gare de Sidi-Mabrouk, empêchant tout mouvement des trains. « Et ni l'intervention du directeur régional de la SNTF ni celle de membres de la Gendarmerie nationale n'ont réussi à libérer la voie qui demeurait coupée jusqu'à cette heure-ci », nous ont confirmé hier vers 13h00 des syndicalistes que nous avons réussi à joindre. Nos sources ont ajouté que certains de leurs confrères, non impliqués dans cette grève, sont allés voir le secrétaire de l'Union de wilaya de l'UGTA pour demander son intervention et exprimer leur condamnation du mouvement de grève qu'ils désapprouvent totalement. « C'est une action irraisonnée, irréfléchie, nous ont confié ces travailleurs. Et même s'il est légitime de réclamer la réintégration de nos camarades syndicaux, cette action à ce moment précis risque de discréditer le syndicat car il a pénalisé lourdement l'entreprise, la clientèle et tout particulièrement les jeunes candidats au bac qui passent actuellement les épreuves et empruntent quotidiennement, tôt le matin, le train pour se rendre dans les centres d'examen du chef-lieu de wilaya».