Si dans le passé proche, il fallait attendre les derniers jours du Ramadhan pour acheter les vêtements de l'Aïd pour les enfants, ces dernières années, appréhendant la traditionnelle flambée des prix durant le Ramadhan, les ménages algériens ont préféré prendre leurs précautions à l'avance. Pour éviter la saignée des portefeuilles, certains parents ont opté pour des achats à l'avance et ont consacré un budget leur permettant de profiter des bonnes affaires. En effet, certaines familles préfèrent faire leurs achats avant l'entame du jeûne, soit avant que l'augmentation des prix ne touche les vêtements. A Oran, depuis quelques jours déjà, les commerces sont envahis par des familles en quête de beaux habits pour leur progéniture. Toutefois et même avant le mois de Ramadhan et lors d'une tournée à travers quelques marchés d'Oran, nous avons pu constater que les prix n'étaient guère abordables. Les prix des vêtements ont connu, en effet, une hausse allant de 20 à 30%. Exposés dans les vitrines, les tenues vestimentaires proposées sont cependant chères, même à 20 jours du mois sacré. «Certains magasins de vêtements faisaient des soldes et des remises durant le mois de juin; j'en ai profité pour acheter de belles tenues pour mes deux enfants pour l'Aïd». Et d'enchaîner : «Non seulement cela m'a permis d'économiser de l'argent, mais, de plus, du temps et de l'énergie, car sortir après le F'tour pour faire les marchés au milieu des foules et des bousculades, ce n'est pas agréable. Une fois mes achats réglés, je pourrai profiter des soirées ramadhanesques pour sortir me divertir et rendre des visite aux proches». Les Oranais se ruent sur les étals des magasins, ils parlent déjà de dépenses de vêtements et de chaussures. Malgré leurs petites tailles, les vêtements d'enfants affichaient les mêmes tarifs que les vêtements pour adultes, et parfois même plus, un morceau d'étoffe qui ressemblerait à une robe de bébé, est cédé plus cher qu'une tenue complète pour adulte. «Même à quelques semaines de l'Aïd, les prix sont trop élevés et celui qui a beaucoup d'enfants ne pourra pas tous les satisfaire», s'est indigné un père de famille rencontré dans un magasin au centre-ville. Une mère ajoutera, «je suis venue pour acheter les vêtements de l'Aïd pour mon enfant, mais dès ma première visite les prix m'ont choquée». Dans la majorité des boutiques du centre-ville, les prix affichés dépassent les 3.500 DA pour une robe et peuvent atteindre facilement les 9.000 dinars. Les shorts sont proposés à 1.500, voire 2.500 dinars, les tee-shirts entre 1.200 et 2.000 dinars. Les pantalons en jeans entre 1.500 et 3.500 DA. Les chaussures dites de marque sont proposées à un prix fixé entre 2.200 et 4.500 DA, selon l'origine et la qualité. La plupart de la marchandise provient de Chine, de Turquie, d'Espagne, d'Italie et de France. «Pour habiller une fillette trois ans, un parent devra débourser la bagatelle de 7.000 à 9.000 DA pour un produit de qualité, entre 4.000, voire 4.500 DA pour les vêtements et 3.000 dinars pour les chaussures et quelques accessoires comme le sac à main et autres», ajoute cette femme. En effet, comme chaque année, l'approche des fêtes de l'Aïd et autres occasions signifie des augmentations spectaculaires des prix des produits proposés sur le marché national. Cette année, les commerçants ne semblent pas vouloir déroger à cette règle qui est décidément ancrée à jamais dans la société. Même les commerces réputés, d'habitude, pour leurs prix relativement abordables, ont rejoint cette tendance à la hausse injustifiée.