Placer son enfant dans une garderie est peut-être la solution pour certains parents qui travaillent, mais qu'en est-il de la prise en charge des enfants ? A Oran, les établissements de garderie d'enfants poussent comme des champignons. Néanmoins, de l'avis de nombreux observateurs avertis, les conditions d'accueil des bambins dans nombre de garderies ne sont soumises à aucune norme. Théâtre de nombreux dépassements, ces structures sont au cœur de plusieurs polémiques. En effet, très peu d'entre elles respectent véritablement le cahier des charges. Dans la majorité des crèches, les conditions d'accueil des petits enfants ne sont soumises à aucune norme de sécurité ou d'hygiène. Depuis quelque temps déjà, la brigade de protection des mineurs de la Gendarmerie nationale a créé une cellule pour le contrôle des crèches et garderies. Cette structure a pour mission de débusquer les crèches qui ne possèdent pas d'autorisation et ne répondent pas aux normes requises en matière de sécurité et d'environnement, afin d'assurer un meilleur encadrement des enfants. Trouver une «bonne» crèche pour sa progéniture n'est pas chose aisée de nos jours. C'est tout simplement devenu un commerce en constante augmentation et dont les gérants profitent de la détresse des familles pour accueillir les enfants, parfois dans des conditions pas toujours convenables. Le défi des femmes travailleuses de concilier la vie familiale et professionnelle n'est toujours pas un pari gagné, notamment durant la période des vacances de l'été. C'est la période de la fermeture annuelle des crèches publiques et nombre de garderies, crèches privées. Si le problème ne se pose pas pour les employés du secteur de l'éducation qui prennent leurs vacances en été, la plupart des autres parents sont contraints d'opter pour des solutions intermédiaires, en l'absence de structures d'accueil pour ces enfants. Confrontées au problème, elles sont des centaines de mamans actives qui vivent ces derniers jours un véritable calvaire. C'est ainsi que, du jour au lendemain, tout le programme est chamboulé, aussi bien pour l'enfant, qui se voit dans l'obligation de changer de milieu, que pour les parents qui voient en cela une source supplémentaire de soucis, un nouveau casse-tête. Même avec l'augmentation de leur nombre depuis quelques années, le nombre de femmes travailleuses connaît lui aussi une hausse et il n'est pas toujours facile de placer son enfant, vu le nombre de places limitées dans les crèches et garderies. Un déséquilibre entre l'offre et la demande qui fait accroître le nombre des garderies qui travaillent au noir. La majorité de ces garderies accueillent les enfants dans des endroits qui n'offrent aucune norme. Des garages et des caves sont même transformés en centre d'accueil et les enfants y évoluent dans une atmosphère peu sereine qui ne garantit aucunement leur bon développement. Depuis la promulgation du décret exécutif 92/382 datant de 1992, les établissements spécialisés dans la prise en charge de la petite enfance ont proliféré de manière ostentatoire, souvent au détriment de la qualité et de l'éthique y afférentes. Pour faire face à cette situation, la direction de l'Action sociale a mis en place une commission de contrôle dont la mission est de veiller sur le respect de la réglementation régissant ce secteur. En effet, l'ouverture de garderies et autres crèches est soumise à des normes. Cependant, dans la réalité, beaucoup de centres d'accueil de la petite enfance ne les respectent pas. Le personnel n'est souvent pas formé pour prendre en charge des enfants non encore scolarisés. Aussi, des accidents graves se déroulent sans être signalés, des enfants atteints de retard mental non diagnostiqué, des enfants de bas âge sont entassés dans des chambres exiguës. La plupart des crèches ne disposent même pas d'issues de secours ni d'aires de jeux. Quant à la qualité de la nourriture, elle laisse vraiment à désirer.