Sarah, deux ans et demi, fait ses premiers pas aujourd�hui dans une cr�che. Sac � dos et tablier rose pour la circonstance, un petit coucou de la main, des larmes dans les yeux de la maman et la voil� qui entre dans un nouveau monde : la cr�che ou la maternelle. Sarah ou plut�t ses parents ont de la chance, ils ont pu d�crocher une place dans une cr�che de bonne r�putation. Cela n�a pas �t� chose ais�e. Pour y parvenir, ils ont eu � conna�tre l�am�re r�alit� de ce march�. Chaque d�but d�ann�e, le probl�me des capacit�s d�accueil des cr�ches et maternelles ressurgit. Les couples se heurtent � cet obstacle et, avec lui, une succession de d�sagr�ments, notamment pour la maman. Cette derni�re qui veut concilier vie familiale et professionnelle en toute qui�tude, n�y parvient pas ais�ment du fait du manque d�infrastructures. Devant une demande de plus en plus croissante, le march� des cr�ches dicte ses r�gles en termes de prix et de normes. Co�t d�une inscription � la cr�che Le prix d�une inscription � la cr�che varie d�une structure � une autre. Dans une cr�che municipale, il est situ� entre 4 000 et 4 500 dinars par mois. Dans une cr�che priv�e, ce tarif est des plus extensifs entre 3 000 et 8 000 dinars par mois. �Mon premier r�flexe a �t� de m�orienter directement vers une cr�che priv�e. Je pensais que l�encadrement serait meilleur et que surtout les horaires seraient flexibles�, raconte une jeune maman, cadre sup�rieur dans une entreprises priv�e. Quelle a �t� ma surprise lorsque j�ai su que pour 7 000 dinars par mois, mon enfant serait gard� par un gardien � partir de 17 heures 15. La directrice de cette cr�che ne prend m�me pas la peine de payer des heures suppl�mentaires � ses �ducatrices�, ajoute- t-elle choqu�e. �Dans le secteur priv�, les prix sont libres certes. Sauf qu�il y a des normes � respecter. Comment expliquer que vous payez 8 000 dinars par mois sans savoir comment votre enfant est pris en charge. Lorsque vous posez des questions : Que va-t-il manger. Aura-t-il droit � des sorties ? Combien sont-ils dans une classe ? Les r�ponses sont des plus �vasives�, rel�ve pour sa part un papa. �Il y a un abus flagrant de la situation des parents�, conclut-il. Ce sentiment est partag� par bon nombres de parents. En effet, l�investissement consid�rable et comptant des femmes au march� du travail n�est pas appuy� par les cr�ches dont l�exp�rience est loin de r�pondre aux normes en mati�re de capacit�s d�accueil ainsi que du personnel qualifi�. Ces structures priv�es sont un mal n�cessaire. Pour les couples qui ne disposent pas d�un budget financier cons�quent, ils font appel au syst�me D : laisser son enfant chez sa m�re, belle-m�re ou le confier � une nourrice du voisinage. Manque d�infrastructures L�investissement public dans le secteur des tous petits conna�t une inad�quation avec la demande. Laissant ainsi les portes ouvertes aux cr�neaux priv�s dont les capacit�s d�accueil demeurent �galement insuffisantes. Sous le couvert de l�anonymat, une psychologue travaillant au minist�re de l�Int�rieur rel�ve : �Nous avons conscience des manquements aux normes et aux r�gles d�usage. Nous assainissons la situation petit � petit.� Et d�ajouter : �Ceci d�une part. D�autre part, les parents ont une part de responsabilit� dans la situation qui pr�vaut. Ils ne prennent pas le temps de se renseigner sur les obligations de cette structure d�accueil ou bien d�noncer les abus.� M. O. Les obligations de la cr�che Les petits enfants ne doivent pas �tre plac�s sous la responsabilit� de la ni�ce au ch�mage qui �surveille� des enfants pour d�panner. Dans son article 18, il est stipul� : �Le centre d'accueil et de garde est plac� sous la responsabilit� effective et permanente d'un m�decin, psychologue, psycho-p�dagogue, sage-femme, infirmier, enseignant, �ducateur qualifi� ou assistante sociale.� Et d�ajouter dans l�article suivant : Le responsable d'un centre d'accueil et de garde ne peut diriger plus d'un �tablissement � la fois. Il est seul responsable de son �tablissement ainsi que des enfants qui lui sont confi�s. Il doit en cons�quence exercer son activit� en s'assurant contre tous risques pour couvrir la responsabilit� civile de son �tablissement et de son personnel �. S�agissant de la transparence de la gestion de cet �tablissement, le centre d'accueil et de garde doit disposer d'un r�glement int�rieur port� � la connaissance des parents et qui pr�cise notamment les conditions de prises en charge, les horaires de fonctionnement et le trousseau n�cessaire � l'enfant. Le centre d'accueil et de garde ainsi que la nourrice � domicile sont tenus d'assurer des repas chauds aux enfants accueillis. Pour ce qui est des activit�s des enfants, il est mentionn� dans l�article 27 : �Le centre d'accueil et de garde ainsi que le domicile de garde de la nourrice � domicile doivent �tre dot�s de jeux et jouets �ducatifs en nombre suffisant et adapt�s aux besoins des enfants accueillis favorisant leur d�veloppement physique et leur �panouissement intellectuel, le mobilier �tant suffisant et adapt� � leur �ge.� S�agissant des tarifs pratiqu�s, il est stipul� dans l�article 33, qu�ils sont assur�s sur la base d'une participation financi�re couvrant tout ou en partie des frais d'accueil, de garde et d'entretien. Il est aussi pr�cis� dans l�article 34 : �Les modalit�s de mise en �uvre des dispositions de l'article 33 ci-dessus sont fix�es par arr�t� conjoint des ministres charg�s des affaires sociales et des finances. Ils font l'objet d'une r�vision p�riodique dans les m�mes formes�. M. O. Encadrement l�gislatif de cette activit� Les garderies d'enfants et cr�ches sont encadr�es par une loi que les op�rateurs y exer�ant omettent d�appliquer. Le d�cret ex�cutif n� 92- 382 du 13 octobre 1992 portant organisation de l'accueil et la garde de la petite enfance est clair. Avant m�me la construction de la b�tisse, des r�gles sont � respecter. Dans la partie relative aux conditions de r�alisation d�ouverture et de fonctionnement, dudit d�cret, il est stipul� dans son article 8 : �La r�alisation d'un centre d'accueil et de garde de la petite enfance est subordonn�e � la d�livrance pr�alable d'un permis par le wali, sur la base d'un dossier comportant en plus des pi�ces et documents requis pour une construction, les plans et la description d�taill�e du projet, l'implantation envisag�e et les activit�s pr�vues. Le d�lai imparti pour se prononcer sur la demande de permis ne saurait exc�der une p�riode de trois (3) mois qui court � compter de la date de d�p�t du dossier au niveau de la wilaya, pass� ce d�lai, le permis est r�put� acquis.� Et d�ajouter dans son article 9 : �L'autorisation d'ouverture et de fonctionnement pour les deux formes de garde est d�livr�e par le wali apr�s constatation de la conformit� des lieux, des locaux et installations pr�sentant des garanties suffisantes de s�curit�, d'hygi�ne et de salubrit� morale aux normes et conditions fix�es par un arr�t� du ministre charg� des affaires sociales. Un dossier technique constitu� notamment du titre l�gal d'occupation, du permis de construire, d'un plan de masse vis� par un bureau d'�tudes d�ment agr�� ou un architecte, de l'emplacement et la capacit� d'accueil du centre d'accueil et de garde�. La capacit� d�accueil et de garde d�un centre d�accueil est �galement fix�e. Elle varie entre 40 et 200 places maximum.