De nouveaux affrontements ont éclaté, dans la matinée de jeudi, à Souk Lahteb, à Ghardaïa, après la mort d'un Mozabite, victime d'un accident de la circulation. Un motocycliste, d'une quarantaine d'années, a trouvé la mort, vers 5h, en percutant, accidentellement, un camion en stationnement, au quartier Ain Lebeau, à Ghardaïa, selon la cellule de communication de la Sûreté de cette wilaya, citée par l'APS. Selon les premiers éléments de l'enquête et les témoignages recueillis, la victime, qui ne portait pas de casque de protection, venait, sur sa moto, du quartier de Chaâba, avant d'heurter, mortellement, l'arrière du camion en stationnement, sur la route d'Ain Lebeau, a précisé le chargé de la communication, démentant, ainsi, la rumeur ayant circulé, faisant état de son assassinat. Des heurts ont éclaté, jeudi matin, entre jeunes du quartier Bab Lahtab et les forces combinées (Gendarmerie-Police), accusant les autorités de falsifier la réalité, en déclarant la mort accidentelle du motocycliste. Le wali de Ghardaïa, Abdelhakim Chater, a tenu, dans un point de presse, à confirmer la thèse de l'accident «dénuée de toute confusion ou autre interprétation», en précisant que l'ensemble des services concernés a entamé une enquête pour déterminer, avec précision, les causes de ce malheureux accident. «C'est un accident de la circulation», a-t-il souligné, avant de présenter ses condoléances à la famille de la victime et solliciter les motocyclistes à s'équiper de casques pour éviter les chutes et autres collisions mortelles. Les forces combinées anti-émeutes ont dû utiliser des bombes lacrymogènes et assourdissantes pour disperser les jeunes, en furie, qui appelaient à venger la mort du motocycliste, avant que le calme revienne, en début d'après-midi. Plus d'une dizaine d'éléments des forces de l'ordre ont été blessés et admis aux urgences de l'hôpital de Ghardaïa, pour des soins appropriés, selon la cellule de communication de la Sûreté. Des enquêtes contradictoires ont été ouvertes par les différents services de Sécurité pour déterminer les circonstances exactes de l'accident. Par ailleurs, le wali a tenu à demander, à l'ensemble de la composante de la société ghardaouie, d'être solidaire, notamment en ce mois de Ramadhan, et de « se consacrer au développement de leur région», ainsi que «de surpasser les malheureux événements qu'a connus Ghardaïa, dernièrement». Les pouvoirs publics s'attellent à mettre en place une stratégie visant à «rétablir, définitivement, la paix et la quiétude dans la région, et éviter toute recrudescence d'actes de violence, dans la wilaya», a-t-il rappelé. Le wali a annoncé qu'un réseau de télésurveillance sera mis en place, dans les villes de Ghardaïa, parallèlement à une lutte contre la cybercriminalité qui sera entamée pour « éviter la propagation de la rumeur et de la fitna». Evoquant les efforts déployés par l'Etat pour aider les victimes des événements de Ghardaïa, le wali a rassuré que sur 881 habitations déclarées incendiées, plus de 80% des dossiers ont été pris en charge, de même que les 548 commerces déclarés. « Les dossiers sont étudiés, dans la transparence, et des rejets ont été effectués, suite à l'absence de justificatifs », a précisé le wali de Ghardaïa. Le Conseil des notables mozabites des ksour' de Ghardaïa dénonce, de son côté, un « autre crime » perpétré contre un homme de 40 ans, sans pour autant apporter les preuves nécessaires à une telle allégation. La société civile mozabite, fédérant des comités de quartiers et des organisations de jeunes, en appelle aux plus hautes autorités du pays pour «arrêter l'effusion de sang et fermer la porte à la fitna», dénonçant un autre «crime gratuit», similaire à celui de l'étudiant mozabite, Aouef El Yassaâ, assassiné à coups de pierre et de projectiles au deuxième jour de Ramadhan.